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Pour Optigestion, seul un ralentissement généralisé résoudra les nombreux désordres actuels

Publié le 10 mai 2022 à 11h12

  AOF

(AOF) - Jacques de Panisse, président, gérant et associé d'Optigestion s'inquiète des turbulences actuelles et à venir. Concernant la guerre en Ukraine, il redoute que les difficultés rencontrées par la Russie dans son offensive ne finissent par conduire le Kremlin "à adopter de nouvelles règles du jeu".

Des armes non conventionnelles, notamment chimiques, pourraient être utilisées pour restaurer la supériorité de la Russie. En effet, assure le gérant, le Kremlin sait que les démocraties n'oseront pas le suivre dans cette course à la terreur.

De plus, en suggérant un possible élargissement du conflit, il pourrait mettre fin à toute contribution à l'Ukraine, même passive, en provenance de pays d'Europe centrale qui – au pied du mur - préfèreront opter pour la neutralité que de risquer la guerre.

Si l'évolution de la situation demeure bien évidemment imprévisible, l'administration Biden endossera une lourde responsabilité en cas d'extension du conflit, estime Jacques de Panisse.

Selon ce dernier, le comportement actuel des Américains doit s'interpréter dans la perspective d'une probable invasion de Taïwan par la Chine continentale. L'obligation de quitter le sol de l'envahisseur quitte à abandonner des années d'investissements, s'est imposée à toutes les grandes entreprises occidentales présentes en Russie.

S'appliquera-t-elle avec autant de rigueur aux entreprises occidentales présentes sur le sol chinois en cas d'annexion de Taiwan ? L'hypothèse pourrait inciter le monde corporate à repenser ses liens avec l'empire du Milieu, observe le président d'Optigestion.

Sur le front monétaire enchaine-t-il, la surenchère sur les taux d'intérêt semble désormais l'apanage des banques centrales qui veulent dompter l'inflation, quel qu'en soit le prix.

Pourtant, assure Jacques de Panisse, remonter les taux d'intérêt ne sert pas à grand-chose dans la situation actuelle, sauf à soutenir le cours de change de la devise nationale face au dollar, dollar avec lequel sont payées les matières premières importées.

Les bons résultats récents des entreprises s'expliquent surtout par une hausse des prix, liée aux tensions sur la demande au lendemain de la crise sanitaire. Les volumes, en revanche, ont peu progressé, note le gérant.

Ce dernier s'interroge : une telle situation peut-elle se maintenir ? La conjonction des tensions en présence, associée à la hausse des taux d'intérêt, pourrait accélérer l'arrivée d'un ralentissement généralisé qui affectera l'ensemble de la planète.

Seule cette issue permettra de résoudre les forts déséquilibres entre l'offre et la demande, à l'origine de nombreux désordres actuels, conclut Jacques de Panisse.

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