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Chute des immatriculations en Europe, le secteur réclame des mesures pour l'électrique

Publié le 19 septembre 2024 à 15h38

  AOF

(AOF) - Torpeur estivale particulièrement marquée cette année pour l'auto. Les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 18,3% en août dans l'Union européenne, selon les chiffres de l'Acea (Association des constructeurs européens d’automobiles). Elles ont notamment baissé de 27,8% en Allemagne, de 24,3% en France, de 13,4% en Italie et de 6,5% en Espagne. Depuis le début de l'année 2024, les immatriculations ont cependant progressé de 1,4 % dans l'UE, frôlant les 7,2 millions d'unités. En revanche, les marchés français et allemand ont enregistré des baisses respectives de 0,5% et de 0,3%.

Les ventes de Stellantis ont chuté de 29,5% en août  - et celles du groupe Renault de 13,9%. Le constructeur euro-américain affiche cependant une forte hausse ce jeudi, après une baisse des taux américains propice aux valeurs cycliques.

L'électrique chute de 43,9%, le secteur appelle à l'aide

Le mois dernier a été particulièrement difficile pour les voitures électriques à batterie, dont les immatriculations ont chuté de 43,9 % à 92 627 unités. Leur part de marché est tombée à 14,4% contre 21% un an auparavant. Cette chute s'explique par la celle des deux plus grands marchés pour ces modèles: l'Allemagne (-68,8 %) et la France (-33,1 %).

'La diminution continue de la part de marché des voitures électriques à batterie dans l'UE envoie un signal extrêmement inquiétant à l'industrie et aux décideurs politiques", déclare l'Acea, qui appelle les institutions européennes à proposer des mesures d'urgence avant l'entrée en vigueur de nouveaux objectifs d'émission de CO2 en 2025. Bruxelles devrait selon elle avancer à 2025 les révisions de la réglementation sur le CO2, actuellement prévues pour 2026 et 2027 respectivement.

Pour l'Association, les variables les plus importantes pour réussir la nécessaire accélération de la production et de l'adoption des véhicules à zéro émission sont "une infrastructure de recharge et de remplissage d'hydrogène, un environnement de production compétitif, une énergie verte abordable, des incitations à l'achat et des incitations fiscales, et un approvisionnement sûr en matières premières, en hydrogène et en batteries."

"Les règles actuelles ne tiennent pas compte du bouleversement du contexte géopolitique et économique au cours des dernières années, or cette incapacité de la réglementation à s'adapter aux évolutions du monde réel érode encore davantage la compétitivité du secteur", résume l'organisation.

Les industriels redoutent de se voir infliger des amendes de plusieurs milliards d'euros, mobilisant des financements qui pourraient autrement être investis dans la transition vers le zéro émission, au moment même où ils sont confrontés à une concurrence féroce d'autres régions du monde.

Carlos Tavares, CEO de Stellantis, a dit son opposition ce dimanche à la demande de l'Acea : selon plusieurs médias, il a estimé lors du concours d'élégance de Chantilly (Oise), qu'il serait " surréaliste de changer maintenant les règles " européennes sur les émissions de CO2 "du point de vue de la concurrence si chère à l'Union européenne". "Tout le monde connaît les règles depuis longtemps, tout le monde a eu le temps de se préparer, et donc maintenant on fait la course", a-t-il résumé.

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