Avec la remontée brutale des taux d’intérêt en 2022, les professionnels de la finance retrouvent des marges de manœuvre pour construire des allocations diversifiées. Dans un contexte d’inflation élevée, dégager des rendements réels positifs reste un challenge.
Cauchemardesque, historique, sans précédent, brutale… Ce sont quelques-uns des termes utilisés par les professionnels de la finance pour qualifier l’année qui vient de se terminer. Il faut dire que construire une allocation en 2022 n’a rien eu d’une partie de plaisir. Les performances des fonds diversifiés sont là pour le prouver (voir graphique). Comment en est-on arrivé là ? « En 2022, nous avons connu une hausse des taux d’intérêt et une rotation des marchés actions de la croissance vers la value, résume Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements chez Vega IM. Et encore, tous les dossiers value n’ont pas été performants, il fallait aller sur certains secteurs en particulier comme le pétrole. Il en résulte la plus mauvaise performance pour un portefeuille équilibré depuis les années 1930. » Autre phénomène marquant : la diversification n’a pas joué son rôle. « L’une des caractéristiques de 2022, c’est que toutes les classes d’actifs sont allées dans le même sens, note Laurent Clavel, directeur de la gestion multi-asset chez Axa IM. Le niveau de corrélation a été très élevé par rapport à l’histoire. Dans ce contexte, il n’y avait aucun intérêt à construire une allocation diversifiée. »
Pour s’en sortir, il y avait peu d’options. Certains gérants ont privilégié le cash, comme Axa IM qui a surpondéré la classe d’actifs au printemps. Ce ne peut être qu’une stratégie temporaire. « C’était la meilleure classe d’actifs l’an dernier, mais c’est compliqué pour un gérant de...