La France devrait échapper à la récession en 2023. La croissance sera certes faible, mais l’inflation devrait refluer et le chômage rester stable. Il y a donc des raisons de se réjouir même si tout n’est pas forcément rose. Pour les gérants d’actifs, la France ne manque pas d’attraits, la dette reste recherchée et la cote parisienne abrite quelques poids lourds européens dans différents secteurs et de nombreuses pépites. Pour autant, la clientèle privée n’est pas spécialement friande de fonds mono-pays et le label Relance n’y a pas changé grand-chose.
« Au 4e trimestre 2022, la croissance française s’est plutôt bien tenue avec un point différenciant par rapport au reste de la zone euro : la bonne résistance des investissements des entreprises alors que les indicateurs de conjoncture étaient dégradés. C’est une bonne nouvelle pour la croissance future. Sur le front de l’inflation, l’intervention gouvernementale a changé la donne. De ce point de vue là, on peut parler de relative exception française », indique François Cabau, économiste senior chez AXA IM. Pour Julien Maio, directeur de la gestion taux chez Crédit Mutuel AM, « la meilleure résistance de l’économie française par rapport à l’Allemagne l’an dernier tient tout d’abord à une moindre dépendance au gaz russe, à des aides gouvernementales pour soutenir la consommation des ménages, ainsi qu’un poids moindre du secteur industriel dans la structure de notre économie ». En quelques semaines, le consensus est passé d’un scénario de récession modérée à une croissance nulle. « Il y avait un excès de pessimisme à l’entrée dans l’hiver à cause de craintes d’approvisionnement énergétique, et un excès de pessimisme dans les indicateurs de conjoncture. Or, l’activité s’est mieux tenue que prévu. Par ailleurs, l’économie a subi une succession de chocs qui ont généré des dynamiques très différentes selon les secteurs. Certains, comme l’industrie automobile, ont rebondi, car les chaînes d...