L’univers des fonds alternatifs UCITS liquides compte environ 1 000 fonds pour plus de 200 milliards d’actifs gérés. Les fonds multistratégies restent la stratégie la plusreprésentée dans cet univers.
Alors que les autres stratégies alternatives (fixed income arbitrage, long/short equity…) ont eu tendance à décollecter sur 2022 étant donné les conditions de marché, les fonds alternatifs multistratégies ont en revanche connu une année stable en matière de collecte.
« Les fonds alternatifs multistratégies peuvent être regroupés en 3 grandes poches : les fonds de “trend following” à base de CTA/Futures qui réalisent dans l’ensemble de bonnes performances sur 2022 et qui sont gérés par des spécialistes et des hedge funds tels que Man, Metori ou LFIS, les fonds blockbusters de grandes banques d’investissement qui externalisent leur activité de trading pour compte propre (JPMorgan, HSBC, Goldman Sachs…) et des fonds global macro s’apparentant à des fonds flexibles traditionnels, l’effet de levier et le short en plus, que l’on trouve chez Nordea AM, Pictet AM ou Lazard Frères Gestion », précise Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.
Les gros fonds et les plus gros collecteurs restent portés par les flux en provenance des fonds de fonds, des banques privées et des institutionnels. « En effet, depuis les accidents rencontrés par certains grands noms, le marché du retail et de la distribution de fonds se méfie de l’image des fonds alternatifs liquides et préfère référencer des fonds ISR. »
Sur 2022, la performance de la catégorie multistratégies est de -3 % contre -10 % pour les fonds diversifiés équilibrés et le nombre de fonds très contre-performants est limité. « Le fait d’être peu corrélé aux actions et aux taux a permis de passer les différents krachs et d’apporter une vraie diversification. Entre 2008 et 2020, les injections de liquidités successives ont soutenu les marchés, rendant peu opérantes les stratégies décorrélées. Dans un contexte difficile de recalibration des marchés, nul doute que les investisseurs vont redécouvrir l’intérêt de cette source de diversification ! » conclut Jean-François Bay.