Les performances redevenant positives, la classe d’actifs attire de nouveau des flux importants.
Les fonds monétaires ou MMF représentent 15 % des actifs des OPC en Europe, pour des actifs globaux dépassant 1000 milliards d’euros, dont la moitié sur la devise monétaire euro. Les encours ont connu un pic en 2020 avec l’afflux massif de liquidités dans la crise. « L’année 2022 marque un mouvement de reflux des liquidités, même si l’hémorragie semble se calmer en octobre. Les fonds monétaires se remettent à collecter fortement avec plus de 67 milliards d’euros de flux sur le mois d’octobre, un record historique qui dépasse les collectes élevées de 2020. Il faut dire que la performance est de nouveau positive. Par exemple, le rendement de l’Euribor 3 mois est passé de −0,55 % en janvier 2022 à +1,74 % aujourd’hui », indique Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.
Ce retour vers les fonds monétaires s’effectue essentiellement sur les fonds les plus prudents (au jour le jour) et sur les plus gros fonds, souvent d’une taille supérieure à 10 milliards d’euros, afin de rémunérer le cash et de bénéficier des coûts de frottement les plus faibles. « En effet, on constate chez Quantalys une corrélation forte entre la taille du fonds, les frais de gestion et la performance finale. Les frais de gestion les plus faibles sont de 0,05 % et les plus élevés de 0,50 % ».
La gestion monétaire reste une spécificité française proposée principalement aux investisseurs institutionnels et aux trésoriers d’entreprises. La France classe 7 grandes maisons de gestion dans le top 10 européen. « Les meilleures collectes sur 2022 portent souvent sur les fonds qui ont intégré une approche ESG, un élément très sensible pour les institutionnels et qui concerne la moitié de l’univers des fonds monétaires euro qui sont aujourd’hui article 8 ou article 9 selon le règlement SFDR ».