La refonte du label Eltif va rendre celui-ci bien plus attrayant, tant pour les sociétés de gestion que pour les distributeurs. Ces fonds européens d’investissement à long terme ont un rôle à jouer dans la démocratisation du private equity. Les gérants fourbissent leurs armes.
Le 20 mars dernier était publié au Journal officiel de l’Union européenne le nouveau règlement régissant les fonds européens d’investissement à long terme, plus connus sous l’acronyme Eltif. Le texte devrait entrer en application à la fin de l’année lorsque les normes techniques seront dévoilées. Il s’agit d’une petite révolution qui devrait remettre sur le devant de la scène ce label introduit en 2015, mais qui n’a pas vraiment convaincu à ce stade. Selon le cabinet Scope, il existait 77 fonds Eltif à fin 2022, pesant 11,3 milliards d’euros. Le cabinet d’avocats Stephenson Harwood souligne la faible création de fonds Eltif par rapport au nombre total de fonds d’investissement alternatifs (FIA) créés en France sur la même période.
En outre, le marché s’est étoffé très récemment puisque, selon Scope, il a progressé de plus de 50 % en une année. « Il y avait très peu de fonds jusqu’en 2020 où nous avons commencé à sentir un premier frémissement », souligne Olivier Paquier, head of Business Development et ESG d’Amundi Real Assets, qui recense 8 Eltif pour plus de 800 millions d’euros d’encours. La société de gestion fait partie des acteurs les plus actifs en la matière, avec quelques autres, dont BlackRock, Generali Investments, Eurazeo, ou encore Neuberger Berman. Chez ce dernier, c’est en 2021 que le premier Eltif a vu le jour, même si le projet a été amorcé dès 2019. « Nous avons vu l’intérêt des investisseurs privés pour le non coté dans une optique de diversification de...