La préservation des espèces et des écosystèmes est un sujet clé pour l’économie mondiale. Les gérants d’actifs se sont emparés du problème mais ils doivent composer avec une donnée encore limitée et des méthodologies peu matures.
Pollution, utilisation intensive des terres, déforestation, changement climatique, propagation d’espèces invasives… Autant de facteurs qui entraînent la disparition des espèces et la réduction de leur habitat naturel. Ce constat est d’autant plus alarmant que la perte de la biodiversité touche aussi bien l’environnement et l’humain que l’économie. En effet, plus de la moitié du PIB mondial serait menacé par la destruction de la nature, selon le Forum économique mondial. « Les entreprises dans lesquelles nous investissons ont non seulement un impact sur la nature, mais elles en dépendent également, rappelle Joanne Lee, spécialiste de l’investissement responsable chez First Sentier Investors. Notre économie dépend des ressources naturelles et des services écosystémiques fournis par la nature. » Les réponses à apporter sont multiples et, surtout, urgentes. « On considère aujourd’hui que pour préserver la biodiversité il faudrait investir 154 milliards de dollars sur une année, rapporte Marie Walbaum, spécialiste de l’investissement responsable chez AXA IM. Mais ce chiffre va augmenter de façon exponentielle d’ici 2050. »
Cette nécessité a placé le sujet au sommet de l’agenda politique. Ainsi, la COP 15, qui s’est tenue en décembre 2022 à Montréal, a abouti à un accord pour la préservation de la biodiversité visant à protéger 30 % des terres, des zones côtières et des eaux intérieures de la planète d’ici la fin de la décennie. « L’action internationale se développe de plus en...