Gérer un portefeuille actions internationales en 2022
Ces dernières années, adopter la meilleure stratégie actions s’est révélé particulièrement compliqué pour les investisseurs. Les nouvelles vagues de Covid-19, les restrictions sanitaires, ainsi que les mesures monétaires et budgétaires sans précédent ont rendu la classe d’actifs difficile à gérer.
2022 ne sera pas moins complexe au regard des pressions inflationnistes et des hausses de taux, associées à une moindre liquidité en raison de politiques monétaires restrictives. Cependant, des opportunités subsistent.
Miser sur des entreprises de qualité
Pour surmonter les difficultés à venir, les investisseurs en actions mondiales devraient se recentrer sur les entreprises de grande qualité. Celles-ci présentent selon nous trois critères importants : un potentiel de croissance élevé à long terme, une rentabilité durable et un réinvestissement régulier de leurs profits. On peut trouver certaines de ces pépites au sein des marchés développés.
En cela, la technologie est un secteur qui semble attractif, certains grands noms présentant tous les signes d’une rentabilité durable. Microsoft affiche par exemple une offre croissante de produits et de services, une capacité éprouvée à s’adapter, y compris pendant les cycles de marché difficiles, ainsi qu’un modèle économique solide et durable : le géant technologique semble donc bien armé face aux perspectives d’un ralentissement de la croissance.
La santé est également un vivier de valeurs de qualité. Certaines entreprises réinvestissent massivement dans la recherche et le développement, promouvant une innovation forte et un pipeline dynamique.
Il convient aussi de s’exposer aux entreprises de grande qualité dont l’activité profitera de la réouverture des économies, ou plus généralement des entreprises qui ont été durement pénalisées par la pandémie mais susceptibles de rebondir à mesure que l’impact du Covid-19 s’estompera.
Amadeus, un important fournisseur espagnol d’informatique pour l’industrie du tourisme, en est un bon exemple. Ses performances ont été, dernièrement, médiocres, car le secteur du tourisme au sens large a été victime de la pandémie et reste pénalisé par un manque de visibilité. Cependant, nous pensons que la valorisation de la société est trop sous-évaluée et ne reflète pas la probabilité d’un rebond de la demande lorsque les voyages reprendront.
Il est important de garder à l’esprit que l’environnement actuel reste un frein aux perspectives à court terme des actions mondiales, et qu’un horizon de cinq ans sur ces dernières est nécessaire pour obtenir des rendements satisfaisants.
Ajuster la cyclicité du portefeuille
Les multiples phases et rotations cycliques de ces derniers mois rappellent l’importance d’une certaine flexibilité dans la gestion. Avec le ralentissement de la croissance à venir l’année prochaine, il est important de renforcer le positionnement défensif de son portefeuille de qualité – et d’en réduire la cyclicité.
Au cours de l’année passée, nous avons ainsi réduit le poids de nos positions les plus cycliques, plus sensibles à un rebond de l’activité économique. A l’inverse, nous avons renforcé nos positions plus défensives, notamment au sein des technologies (logiciels) et de la santé.
Ceux qui espèrent un parcours sans encombre en 2022 seront probablement déçus. Toutefois, si les investisseurs en actions mondiales s’en remettent aux fondamentaux en se positionnant sur des entreprises au fort potentiel de croissance, à la rentabilité durable et qui réinvestissent, ils seront mieux équipés pour naviguer dans ces périodes de volatilité.
Mark Denham et Obe Ejikeme sont gérants de portefeuille chez Carmignac