Ignorez les dividendes à vos risques et périls…
Éclipsées par les valeurs de la « nouvelle économie » lors du dernier marché haussier, les sociétés versant des dividendes ont été largement délaissées. L’histoire montre néanmoins que les dividendes sont un moteur clé des performances boursières sur le long terme.
Les marchés actions mondiaux ont nettement progressé ces deux dernières années, en grande partie grâce à l’enthousiasme suscité par l’intelligence artificielle. Cette période a été marquée par une concentration des performances sur un groupe restreint de grandes capitalisations américaines, plus connu sous le nom des « 7 Magnifiques ».
Sur un marché aussi polarisé, les valeurs défensives et les sociétés versant des dividendes ont été largement délaissées. Cependant, ce leadership de marché a été tellement étroit qu’il a créé des opportunités de valorisation attractives bien au-delà des 7 Magnifiques. 2025 pourrait marquer une inflexion de la dynamique du marché, incitant les investisseurs à se projeter au-delà de ces valeurs.
Ces 30 dernières années, plus de la moitié de la performance totale des actions mondiales était liée au réinvestissement des dividendes et à l’intérêt de la capitalisation à long terme. L’indice MSCI ACWI a généré une performance totale annualisée de 8,1 % sur cette période, dont 55,1 % provenant de l’appréciation du capital et 44,9 % du revenu. Preuve que les dividendes comptent pour un investisseur à long terme…
Si le consensus aujourd’hui table sur un scénario d’atterrissage en douceur, voire sur une absence d’atterrissage, la moindre détérioration de la conjoncture économique pourrait entraîner une volatilité accrue sur les marchés. En cas d’atterrissage plus brutal de l’économie, les actions versant des dividendes, que l’on retrouve généralement dans des secteurs défensifs, pourraient compenser en partie ces incertitudes.
Inflation
Les investisseurs doivent également composer avec une inflation persistante. Le processus de désinflation semble s’être interrompu, du moins aux États-Unis, et l’inflation pourrait repartir à la hausse si les droits de douane sous une administration « America First » se concrétisent.
Au cours des 25 dernières années, les dividendes de l’indice S&P 500 ont enregistré un taux de croissance annualisé de 5,9 %, soit plus du double de l’indice américain des prix à la consommation (IPC), qui a augmenté de 2,3 % sur la même période.
Cette résistance à l’inflation a été observée lors de périodes de crise, notamment lors de l’éclatement de la bulle technologique en 2000, la crise financière mondiale de 2008/2009 et, plus récemment, la crise sanitaire de 2020.
Mais au-delà de leur capacité à résister aux aléas des cycles économiques, les dividendes ont aussi contribué à faire croître le capital. Les politiques des entreprises prévoyant des dividendes progressifs (avec une augmentation d’année en année) protègent efficacement les performances réelles : aux États-Unis, la catégorie des « Dividend Aristocrats », ces sociétés qui augmentent leurs dividendes depuis 25 ans ou plus, surperforme l’indice S&P 500 sur longue durée.