L'analyse de Vincent Vinatier

L’avenir appartient aux fintech

Publié le 26 avril 2019 à 10h58    Mis à jour le 30 avril 2019 à 11h33

Vincent Vinatier

La finance est confrontée à des changements majeurs. L’innovation permanente des fintech bouscule le secteur. Grâce à leurs solutions concrètes, elles attirent aujourd’hui de plus en plus les faveurs des clients.

La technologie progresse rapidement et bouleverse bien des aspects de notre vie et de nos actions. Le nombre de transactions financières réalisées chaque jour a continuellement augmenté ces dernières années. Acheter via des plateformes de réseaux sociaux, envoyer de l’argent à des amis en chattant sur des applications de messagerie ou effectuer des paiements depuis une voiture équipée de commandes vocales sont désormais une réalité. Les innovations se succèdent, permettant de réaliser partout, à toute heure, des transactions financières sécurisées.

Cette évolution rapide touche de plein fouet les acteurs financiers traditionnels, souvent tributaires d’infrastructures obsolètes, là où les fintech réactives prennent de plus en plus de place sur des marchés de niche. Le fait, par exemple, que la valorisation boursière du spécialiste du paiement digital PayPal soit aujourd’hui équivalente aux capitalisations combinées de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale est révélateur de cet élan. Les forces du marché opèrent : nombre d’entreprises fintech ont un énorme succès, car elles apportent les solutions concrètes aux besoins de leurs clients.

Les fintech sont en mesure d’identifier les innovations technologiques et d’en tirer parti, afin de proposer des prestations novatrices et disruptives. Il s’agit non seulement de solutions avantageuses pour les clients, mais aussi d’une infrastructure et de plateformes dédiées aux prestataires financiers. La mise en place de ces solutions n’en est qu’à ses débuts, mais il apparaît déjà clairement à quel point le mobile banking, les paiements numériques et l’intelligence artificielle influencent la gestion et les flux d’argent quotidiens. Dans certains pays d’Asie comme la Chine, la numérisation des prestations financières est déjà avancée, notamment en raison du «leapfrogging» (effet saute-mouton) et d’un rapport différent à la protection des données.

L’Europe accuse un certain retard en matière de fintech. Mais cette progression lente, due en partie aux réglementations en vigueur, présente malgré tout des avantages. A court terme, le contexte réglementaire en Europe offre, certes, moins de possibilités d’essayer de nouveaux modèles, mais, à long terme, cela pourrait devenir un atout significatif, les entreprises fintech européennes n’ayant d’autre choix que de se confronter aux questions de propriété, de protection des données ainsi que d’intelligence artificielle. Ce nouveau savoir-faire pourrait leur donner une avance significative dans ces domaines par rapport à leurs concurrents américains ou asiatiques.

L’effet de rattrapage, couplé à des modèles commerciaux durables et responsables, recèle un fort potentiel et rend le secteur intéressant pour les investisseurs. L’avenir de l’industrie financière ne se trouve pas dans la technologie disruptive, mais dans l’identification des besoins réels des clients et dans la proposition de solutions avantageuses. C’est ici que les fintech entrent en jeu.

Investir dans les leaders de demain, c’est avant tout sélectionner les titres d’entreprises qui développent les technologies les plus prometteuses. Une stratégie d’investissement possible serait de sélectionner des entreprises issues de thématiques porteuses liées à l’ensemble de la chaîne de valeur fintech : les entreprises qui œuvrent en faveur d’une société sans espèce («cashless»), les leaders innovants et les «facilitateurs technologiques», à savoir des entreprises dont la technologie permet tout simplement le développement de nouveaux produits et services.

Pour permettre aux investisseurs de tirer parti de cette grande tendance, la sélection de telles entreprises nécessite une solide expertise et une analyse minutieuse des données fondamentales. Le monde des fintech ne pouvant être représenté par un ETF, la gestion active apparaît comme la plus appropriée.

Vincent Vinatier

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