Le monde post- Covid devrait signer le retour en force des midcaps

Publié le 30 avril 2021 à 17h49

Augustin Bloch-Lainé

En modifiant les comportements des consommateurs et des industriels, la crise du Covid-19 a mis en lumière la nécessité de revenir à une production plus locale et à une consommation plus responsable et plus digitalisée. Autant d’éléments qui devraient permettre aux PME de tirer leur épingle du jeu.

Depuis plus de trois ans, les petites et moyennes capitalisations boursières ne bénéficient plus des faveurs des investisseurs. Les épargnants ont en effet tourné le dos à cet univers d’investissement, privilégiant soit les grandes capitalisations soit l’épargne bancaire de précaution. Mais en ce début d’année 2021, la tendance pourrait radicalement s’inverser pour ces petites et moyennes entreprises cotées en Bourse.

Des changements profonds de comportements

De fait, les small caps et les midcaps devraient rapidement susciter un fort regain d’intérêt chez les investisseurs. A cet égard, la crise sanitaire actuelle a servi à la fois de révélateur et d’accélérateur de tendances déjà amorcées depuis plusieurs années. Comme toute crise, la pandémie de Covid-19 a en effet indiqué de profonds changements de comportements de la part de l’ensemble des agents économiques.

Les consommateurs se sont de plus en plus tournés vers le digital et l’e-commerce, générant à la fois une plus grande vigilance au prix et une volonté manifeste de se divertir autrement en consommant plus de contenus et de divertissements à domicile. Ainsi, lors de la sortie de crise, les consommateurs chercheront plus qu’avant de nouvelles manières de se divertir et de passer leurs vacances, en s’orientant davantage vers le local et le plein-air après plus d’un an de multiples confinements.

Un nouveau paradigme

Les industriels doivent eux aussi faire évoluer leurs comportements. Soumis à une forte pression sur leur rentabilité, ils sont aujourd’hui contraints de flexibiliser leur structure de coûts. En parallèle, dans un monde qui souhaite simplifier ses chaînes logistiques – souvent jugées trop complexes –, les chefs d’entreprise doivent se diriger davantage vers la production locale. Une manière d’apporter une réponse tangible à la conscience écologique de plus en plus forte de la société, qui privilégie les circuits courts en matière de consommation. Ainsi, les industriels se doivent de relocaliser un certain nombre de leurs activités pour se rapprocher des consommateurs.

Au regard de ces différents enjeux, les petites et moyennes capitalisations auront bien moins à se réinventer que les grandes entreprises. Et pour cause : alors que les grandes entreprises ont pleinement joué la carte de la mondialisation, les petites et moyennes entreprises ont, par construction, des empreintes géographiques plus étroites, plus locales. Ce nouveau paradigme prônant l’adoption d’un comportement ESG ou responsable et militant pour plus de production locale devrait donc largement favoriser les small caps et les midcaps, au détriment des grandes capitalisations.

Une approche private equity

Tout l’enjeu pour l’investisseur réside dans sa capacité à identifier les bonnes entreprises sur lesquelles s’exposer tant l’univers d’investissement est vaste et hétéroclite. Adopter une approche reposant sur une méthode d’analyse proche de celle du private equity constitue, à cet égard, une solution idoine. Cette démarche permet de s’orienter vers des sociétés disposant d’une structure financière saine, bénéficiant d’une certaine récurrence dans leurs activités tout en ayant démontré leur capacité à déployer une croissance rentable sur la durée et, enfin, proposant des services ou des produits à forte valeur ajoutée. De la sorte, si une crise avait un impact sur ces entreprises, elle ne remettrait pas fondamentalement en cause leur pérennité. Cette analyse doit toutefois s’accompagner d’une parfaite intégration des critères environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance (ESG) afin de privilégier les entreprises les plus vertueuses et, ainsi, répondre aux attentes des investisseurs en matière de développement durable.

A l’heure où l’avenir s’annonce promoteur pour les entreprises qui feront le choix d’une production locale et responsable, cette approche private equity doit permettre de saisir les meilleures opportunités dans l’univers des petites et moyennes capitalisations. Un segment qui devrait signer un retour en force dans le monde post-Covid.

Augustin Bloch-Lainé Gérant ,  Amplegest

Augustin Bloch-Lainé est gérant chez Amplegest.

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