Qui n’a pas noté la recrudescence de boutiques consacrées au bien-être animal ? De fait, l’économie des animaux de compagnies, qu’il s’agisse d’alimentation, de nourriture, de soins ou d’accessoires connait un développement sans précédent. Une marque de glaces célèbre leur a consacré une gamme, tandis qu’iI existe désormais des pâtisseries réservées à nos amis à quatre pattes…

Il s’agit d’une tendance sociétale forte depuis plusieurs années. Pour les jeunes, et moins jeunes, l’appétence à avoir un animal de compagnie est grandissante, et a encore augmenté à la faveur de la crise sanitaire. L’animal fait désormais partie de la famille, et ses propriétaires regardent désormais moins à la dépense lorsqu’il s’agit de le nourrir, le soigner ou le divertir. Preuve de ce changement, à l’occasion de la Saint-Valentin aux Etats-Unis, les dépenses liées aux animaux de compagnie avoisinent désormais le milliard de dollars. Le marché mondial des animaux de compagnie devrait dépasser 200 milliards de dollars en 2025[1].

Cette tendance est mondiale. Les populations occidentales sont vieillissantes et aspirent à davantage de compagnie. Les plus jeunes ont quant à eux des aspirations nouvelles, empreintes d’une volonté d’une meilleure qualité de vie, et ont donc revu leurs priorités : 41% des millenials ont déclaré que l’argent n’est pas un problème lorsqu’il s’agit de la santé de leurs animaux de compagnie. Dans les pays émergents et particulièrement en Chine, on observe l’émergence d’une classe moyenne qui s’enrichit d’année en année. Ces mutations démographiques laissent entrevoir de considérables perspectives de croissance pour l’économie des animaux domestiques.

Pour accompagner cette nouvelle économie, des sociétés cotées se sont emparées de la thématique dans de multiples secteurs, lui permettant d’attirer l’attention des investisseurs. On y trouve des pure-players, principalement sur le segment des petites et moyennes capitalisations et dont l’exposition atteint 100% du chiffre d’affaires, ainsi que des multinationales.

Les secteurs sont divers : la santé, mais aussi les biens de consommation courante, ainsi que le secteur financier, avec des entreprises spécialisées dans l’assurance des chiens et des chats. A la différence des autres fonds thématiques, on n’y retrouve que peu de valeurs technologiques stricto sensu même si de nombreux projets sont empreints de digitalisation et d’innovation, notamment dans le domaine de la santé. Dans ce secteur, les marges bénéficiaires y sont significativement plus élevées que pour la santé des personnes, voisines de 60% contre 37% en moyenne pour l’indice MSCI World Healthcare. Cela s’explique notamment par un cycle de recherche et développement plus court, de moindres contraintes règlementaires et une moindre concurrence des médicaments génériques.

Il s’agit indéniablement d’une thématique de croissance, bien qu’elle soit sensiblement différente de celles que les investisseurs privilégient depuis quelques années. Sur le marché américain, qui est le plus mature, la croissance annuelle dépasse 5%. Sur les marchés émergents, le secteur s’organise, porté par un rythme de croissance à deux chiffres. Les projections de cash flows futurs sur le secteur sont indépendantes des cycles économiques et sont aussi enthousiasmantes que fiables. Quelles que soient les perspectives de l’économie mondiale, on va continuer de nourrir et de soigner nos animaux.

L’économie des animaux reste un secteur de niche… mais qui se différencie bien des fonds thématiques les plus répandus et traditionnellement associés aux thèmes climat / environnement et technologie / innovation.