L'Inde parée à poursuivre sa croissance

Publié le 27 septembre 2023 à 16h50

Ramiz Chelat    Temps de lecture 3 minutes

Face aux signaux économiques mitigés et à la perte de confiance dans la Chine, l'Inde devrait connaître une croissance attrayante. L'économie indienne est restée un point positif pour la croissance du PIB mondial, contribuant à maintenir le marché boursier du pays à des niveaux record.

L’Inde est au milieu d’un cycle d'investissement important, soutenu à la fois par le gouvernement et le secteur privé, qui a contribué à porter la croissance du PIB à 6,5 % cette année, et devrait encore à la soutenir à l’avenir. La croissance des infrastructures semble la plus prometteuse, le gouvernement central ayant multiplié par 3 ses dépenses dans les infrastructures routières, ferroviaires et électriques au cours des 3 dernières années.

Combinée à la reprise des investissements routiers en augmentation de 50 % du réseau routier national sur ces sept dernières années, et à l'amélioration de l'accessibilité financière, la demande de logements est fortement stimulée : les mises en chantier n'ont jamais été aussi nombreuses en 9 ans. De plus, l’'initiative « Make in India », visant à stimuler la localisation de la fabrication au moyen d'incitations liées à la production, pourrait contribuer à augmenter de 5 à 10 % les dépenses totales en capital de l'Inde, et stimuler la croissance globale des dépenses en capital de l'ordre de dix points de pourcentage. Nous observons ce phénomène dans des domaines tels que l'électroménager, l'électronique grand public et la téléphonie mobile, dynamisant les dépenses d'investissement dans la fabrication, et la croissance des entreprises de fabrication en sous-traitance.

Des opportunités dans les secteurs de la finance, de la consommation et de la santé

Les grandes banques du secteur privé semblent bien placées pour continuer à bénéficier de la croissance du crédit, stimulée par les domaines tels que les prêts hypothécaires, et la croissance des secteurs du logement, des infrastructures, et des gains continus de parts de marché sur les banques du secteur public les plus faibles, aux souscriptions historiquement basses.

À plus long terme, certaines sociétés de consommation occupant des positions de premier plan sur le marché, et tirant parti de la surprime, pourraient offrir des rendements attrayants, comme le secteur de la production de motos de plus grosses cylindrées.

Enfin, les entreprises pharmaceutiques et les opérateurs hospitaliers indiens possèdent de grandes possibilités de croissance à l'échelle nationale. Pour l'heure, les hôpitaux privés ne représentent que 5 % de l'ensemble du système, et le taux de pénétration de l'assurance maladie n'est que de 20 %. L'incidence croissante des maladies chroniques liées à un mode de vie « occidental » constituera un moteur structurel pour le secteur des soins de santé.

Deux risques dans un contexte de perspectives positives

Les élections nationales sont prévues pour mai 2024, mais le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP) et M. Modi, jouissent actuellement d'une forte avance dans les sondages au niveau du gouvernement central et la popularité de l'opposition reste faible. Un gouvernement de coalition faible ou un changement de politique n'inverserait pas complètement la dynamique de croissance des infrastructures, mais entraînerait un ralentissement de l'achèvement des projets. Nous pensons cependant qu'il s'agit d'un risque faible.

Enfin le pétrole pourrait temporairement atteindre 120 dollars, car cela détournerait les dépenses publiques vers les subventions aux carburants. Cela exacerberait une récession mondiale qui ramènerait les prix du pétrole à la baisse.

Ramiz Chelat Gérant ,  Vontobel Quality Growth

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