Marchés obligataires en euros : un contexte favorable pour l’univers high yield de court terme

Publié le 3 avril 2024 à 17h31

Olivier Robert    Temps de lecture 4 minutes

L’inversion de la courbe des taux et des taux de défaut contenus rendent particulièrement attractives les obligations high yield de court terme et de qualité libellées en euros alors que l’offre nette devrait rester faible en 2024.

Dans un contexte de ralentissement de l’inflation dans l’ensemble des pays de la zone euro (2,6% en février), le défi de la Banque centrale européenne (BCE) au cours des prochains mois sera de baisser ses taux au moment opportun alors que la perspective d’une inflation à 2% est prévue en 2026 (prévisions BCE de mars 2024). La zone euro va éviter la récession et devrait réaliser une croissance de son PIB de l’ordre de 0,6% en 2024 et 1,5% en 2025 (chiffres BCE). Ainsi, l’environnement a changé et les marchés ont décalé leurs anticipations de baisses des taux de la part de la BCE. Au 19 mars, les investisseurs attendent la première baisse en juin et anticipent 87 points de base de baisse en moyenne d’ici la fin de l’année alors qu’ils tablaient encore sur un recul de 175 points de base en début d’année.

Sur les marchés obligataires, les niveaux de taux se maintiennent à des niveaux historiquement élevés sur les compartiments Investment Grade et High Yield, continuant d’offrir des points d’entrée opportuns aux investisseurs. Depuis 2022, le taux de rendement du crédit Investment Grade ressort même au-dessus du taux de dividendes des marchés actions et constitue une opportunité d’investissement pour les années à venir. En outre, sur le marché des obligations High Yield libellées en euro, les années de contre-performance (2015 et 2022) ont été suivies par deux ou trois années de bonne performance, laissant augurer un exercice 2024 bien orienté. En effet les taux élevés en début d’année représentent un « réservoir » de performance pour l’avenir.

Marché High Yield en euros : un taux de défaut limité à 3,7%

Dans l’univers High Yield, le marché des obligations libellées en euros ne cesse de croître. Il a en moyenne progressé de 10% par an depuis 2007, atteignant 390 milliards d’euros et permettant d’offrir à l’investisseur davantage de diversification géographique et sectorielle. Le taux de rendement moyen des émetteurs notés BB ressort à 5,45% et atteint 7,12% pour les émetteurs notés B. Quant au taux de défaut de l’univers High Yield en euros, il est actuellement de 3,7%, soit un taux proche de la moyenne des 20 dernières années, et devrait baisser au cours des prochains mois (selon le scenario de base de l’agence de notation Moody’s), reflétant l’amélioration de la qualité globale des entreprises qui émettent cette dette à haut rendement. A noter qu’en 2024 et 2025, très peu d’émetteurs notés CCC lèveront de la dette sur les marchés à cause des taux de financement très élevés sur cette sous-catégorie spécifique d’obligations High Yield.

Le marché du crédit en euros reste donc bien orienté sur les deux grandes familles de l’univers obligataire : Investment Grade et High Yield. Ces marchés devraient profiter des fondamentaux solides des émetteurs tandis que l’offre nette va rester faible (voire négative) et la demande soutenue. Alors que la baisse prévisible des taux courts devrait mettre fin à l’inversion de la courbe en 2024, nous nous positionnons tout particulièrement sur le crédit de qualité de maturité court terme. Les émetteurs offrant un taux de portage élevé et une sensibilité aux taux faible peuvent être ainsi privilégiés. Les obligations High Yield de court terme ont l’avantage d’offrir un profil de risque plus faible que celui de l’univers High Yield dans son ensemble, une meilleure visibilité sur les probabilités de défaut et une volatilité historique inférieure.

Elles représentent de ce fait une brique de diversification intéressante au sein d’un portefeuille obligataire ou diversifié.

Olivier Robert Directeur gestion Taux ,  BFT IM

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