Perspectives du private equity pour 2025

Publié le 25 octobre 2024 à 10h00

Andrew Bernstein    Temps de lecture 5 minutes

Les perspectives du private equity restent largement positives en raison de la nature cyclique des investissements et de leur capacité historique à fournir des rendements solides au cours des trois dernières décennies.

Si le private equity peut être sensible aux fluctuations du marché, les bouleversements connus par ce dernier créent souvent des points d’entrée attractifs, où les rendements peuvent atteindre des sommets. Compte tenu des perturbations économiques mondiales de ces dernières années, dues notamment à la pandémie de covid-19, aux pressions inflationnistes et aux tensions géopolitiques, de nombreux investisseurs considèrent que cette période est optimale pour les investissements en private equity. Si les tendances historiques se maintiennent, ceux qui déploient des capitaux aujourd’hui pourraient être largement récompensés lorsque les valorisations des marchés commenceront à se stabiliser et que les points d’entrée deviendront plus favorables. 

Historiquement, les fonds de grande et méga-capitalisation ont dominé le paysage du private equity, levant des montants très importants. Dès 2023, les 15 plus grands fonds représentaient plus de 50 % de l’ensemble des capitaux levés. Cette concentration de capitaux entraîne une concurrence accrue pour les opérations les plus importantes, ce qui fait que certains investisseurs ont du mal à obtenir les rendements qu’ils visaient dans ce segment. Par conséquent, les investissements sur le segment du mid-market représentent une alternative de plus en plus intéressante.

Contrairement à la volatilité souvent associée au capital-risque, les stratégies de buyout, en particulier dans le secteur des petites et moyennes capitalisations, ont fourni des rendements positifs réguliers ces dernières années. Les investisseurs à la recherche de rendements réguliers et d’un risque moindre peuvent trouver le segment buyout mid-market particulièrement attractif, surtout à la lumière des montants records de capitaux levés par les fonds les plus importants. Comme les grands fonds continuent de disposer d’importantes réserves de dry powder, la concurrence continue de s’intensifier. Cette rivalité accrue contribue à faire du segment du mid-market une alternative de plus en plus convoitée.

L’essor des fonds primaires d’amorçage

Une évolution intéressante dans le domaine du private equity est la montée en puissance des fonds primaires tardifs, également connus sous le nom de fonds primaires de private equity en phase d’amorçage. Ces fonds commencent à investir alors qu’ils sont encore en train de lever de l’argent. Ce phénomène, qui n’est pas entièrement nouveau, a gagné en popularité, en réponse à l’allongement des périodes de collecte de fonds. La période moyenne de collecte de fonds est passée de 12 mois entre 2013 et 2020 à environ 18 mois après 2020 sous la pression de plusieurs facteurs, parmi lesquels la pandémie, la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, les tensions géopolitiques et l’effet dénominateur. 

Les fonds de private equity primaires d’amorçage représentent une opportunité unique pour les investisseurs, car ils permettent un déploiement plus rapide du capital et réduisent le risque de blind pool. Dans de nombreux cas, ces fonds sont déjà investis à 40-50 % dans des actifs de haute qualité au moment où les nouveaux investisseurs s’engagent. Cela permet d’avoir une vision plus claire du potentiel du portefeuille, offrant aux investisseurs un plus grand niveau de confiance et un niveau de risque potentiellement atténué. Une autre tendance qui gagne du terrain sur le marché européen du private equity est le délaissement des fonds généralistes au profit de stratégies sectorielles. Cette évolution fait écho aux évolutions précédemment connues par le marché américain, où l’expertise sectorielle est devenue un facteur clé de la création de valeur et des rendements. Les fonds spécialisés dans des secteurs spécifiques tels que la santé, la technologie et les services financiers ont tendance à surperformer en raison de leur connaissance approfondie du secteur et de leurs capacités d’origination plus importantes. 

Les fonds sectoriels bénéficient également de meilleures opportunités de création de valeur, car les gérants de fonds sont plus à même d’identifier les principaux moteurs de croissance et les risques dans leurs domaines d’expertise. En 2025, cette évolution devrait offrir des opportunités dans les secteurs qui ont affiché des performances robustes sur le long terme telles que la santé, la technologie et les services financiers. L’univers d’investissement devrait continuer de croître dans chacun de ces secteurs, sous l’impulsion des nouveaux entrants et des fonds établis qui réduiront leur champ d’action pour se débarrasser des secteurs sous-performants. Pour résumer, les perspectives du private equity en 2025 demeurent optimistes, portées par l’intérêt continu pour les stratégies de buyout dans le segment mid-market, par la montée en puissance des fonds primaires d’amorçage et des stratégies sectorielles, en particulier en Europe. n

Andrew Bernstein Head of Private Equity ,  Capital Dynamics

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