Pourquoi les obligations corporate émergentes devraient continuer à séduire les investisseurs
Dans un contexte de sortie de la pandémie, marqué par un regain de l’inflation et des interrogations sur la croissance potentielle de moyen terme, les obligations corporate des marchés émergents démontrent une fois de plus leurs avantages structurels : une duration plus faible, la qualité et la diversité des émetteurs, ainsi qu’une moindre volatilité et une meilleure performance ajustée du risque par rapport à d’autres classes d’actifs.
Investir sur les marchés obligataires nécessite de diversifier ses portefeuilles, notamment au niveau géographique, en s’intéressant aux pays émergents. Or, c’est par le biais des obligations corporate émergentes qu’un investisseur a la possibilité de capter en partie le potentiel de croissance de cette catégorie de pays. En effet, alors que la Chine et l’Inde vont rester des moteurs de la croissance mondiale ces prochaines années, ce segment de marché est davantage exposé à l’Asie que le marché souverain émergent, qui offre, quant à lui, un biais latino-américain plus affirmé.
En outre, les émetteurs de ce segment présentent en règle générale une volatilité et un couple rendement/risque attractifs, ainsi qu’une excellente liquidité, avec une base d’investisseurs beaucoup plus stable, et notamment de nombreux investisseurs institutionnels, par rapport à d’autres classes d’actifs.
Depuis 2008, les obligations corporate émergentes ont prouvé leur solidité et leur capacité à rebondir davantage encore que les autres segments obligataires des pays émergents. Dans l’intervalle, la taille de ce marché a été multipliée par sept, et le nombre d’émetteurs a augmenté de 230%. Surtout, la duration moyenne du marché émergent « investment-grade » est beaucoup plus faible que celle observée sur les autres marchés de cette catégorie – un avantage indéniable dans le contexte actuel de remontée des taux longs. En effet, la repentification de la courbe des taux ne concerne pas que les Etats-Unis et justifie une bonne diversification des portefeuilles obligataires européens ou émergents pour absorber ces hausses de taux. L’investisseur doit rechercher les segments de marché affichant la plus faible duration possible pour ne pas subir l’effet des augmentations de taux.
On remarquera également que le taux de défaut moyen constaté en 2020 sur le marché corporate « high yield » émergent (3,5%) est inférieur à celui affiché par son homologue américain (6,80%) et se rapproche de celui observé sur le segment européen (3,30%).
Les banques centrales préparent les investisseurs à un changement d’environnement
Sur les cinq premiers mois de l’année, le marché obligataire corporate émergent a généré une performance positive et le second semestre s’annonce prometteur. La fin des périodes de confinement et le ralentissement de la pandémie préparent le rebond de la conjoncture au troisième trimestre ainsi qu’une accélération de la croissance globale en fin d’année. La reprise de la consommation devrait continuer de soutenir l’activité jusqu’à la mi-2022. Si la croissance des pays développés est attendue à 5,5% en 2021 et à 4,1% en 2022, celle des pays émergents pourrait atteindre 6,1% cette année et 4,5% l’an prochain.
Pour autant, en 2022, nous allons entrer dans une phase de transition, au cours de laquelle les banques centrales vont peu à peu mettre fin à leurs politiques accommodantes. Les investisseurs devront évoluer dans un environnement plus difficile alors que la Fed prévoit, selon sa dernière communication, de remonter ses taux à l’horizon 2023. Néanmoins, avec une duration plus faible et des spreads qui restent relativement bas, les obligations émergentes semblent à même de pouvoir absorber une hausse des taux. Dans ce contexte, le marché obligataire corporate émergent devrait conserver son attractivité auprès d’investisseurs soucieux de se positionner à moyen terme en prévision des turbulences futures.
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