Trois opportunités d'investissement en faveur de la neutralité carbone
Les investisseurs en actions et en obligations ayant des objectifs de neutralité carbone peuvent aborder leur allocation de capitaux de deux façons.
La première approche, axée sur la décarbonation, consiste à rechercher des opportunités d’investissement liées à la transition vers une économie faiblement carbonée, tout en réduisant l’exposition aux émissions de carbone. Cela revient à investir essentiellement dans des entreprises qui s’engagent à mettre en œuvre des plans de transition robustes et crédibles. La seconde approche consiste à orienter les flux de capitaux vers des entreprises qui proposent des solutions liées au climat et à la biodiversité, ayant ainsi un impact positif et mesurable sur l’environnement.
Les gérants de portefeuilles ont désormais accès à des données de plus en plus fiables et nombreuses, pour un spectre d’actifs toujours plus large. En évaluant plus facilement et plus précisément les entreprises, ils peuvent élargir leur univers d’investissement, au bénéfice d’investisseurs soucieux d’investir de manière responsable. Mais si la disponibilité des données est un premier prérequis, il est également essentiel pour les gestionnaires d’actifs de disposer l’expertise en interne pour en appréhender les nuances et les limites. Cela reste un élément clé à une prise de décision éclairée.
La biodiversité
Bien qu’émergente, la biodiversité est une opportunité d'investissement en plein essor. D’après un rapport du Forum économique mondial publié en 2022, près de la moitié du PIB mondial dépendrait de la biodiversité . En outre, nous prenons collectivement conscience de l’étroite relation entre la biodiversité et le changement climatique. La perte de biodiversité a un impact sur le changement climatique, comme le montre la déforestation qui prive les forêts de leur rôle de puits de carbone naturels. A l’inverse, le changement climatique est la deuxième cause de perte de biodiversité. C’est pourquoi de nombreux investisseurs, en particulier ceux possédant des objectifs en matière de neutralité carbone, accordent une importance croissante à la biodiversité dans leurs stratégies d’investissement.
Bien que la biodiversité puisse sembler plus complexe que le changement climatique, il est encourageant de constater qu'il existe aujourd’hui des moyens de l'intégrer dans les investissements sur les marchés cotés et privés. Nous constatons en particulier un appétit croissant pour des solutions d'investissement en actions dédiées à la biodiversité.
Les investisseurs souhaitent désormais également que leurs gestionnaires d’actifs intègrent la biodiversité dans l’ensemble de leurs portefeuilles, aussi bien dans le cadre de leurs activités d’engagement, que dans celui d’exclusions des entreprises non conformes à leurs politiques lorsque nécessaire, mais aussi en évaluant ainsi que les aider à comprendre l’exposition des portefeuilles aux risques liés à la perte de biodiversité.
Les stratégies de transition carbone
Les stratégies de transition carbone sont de plus en plus plébiscitées pour soutenir la décarbonation en orientant les capitaux des investisseurs. Elles permettent de concrétiser les engagements et les investissements en faveur d’une économie décarbonée. Cette tendance se manifeste àà la fois dans des investissements en actions et en obligations -. Ces stratégies, qui investissent dans des entreprises s’étant engagées concrètement et de manière crédible vers la neutralité carbone, poursuivent un double objectif : financer la décarbonation tout en offrant un rendement financier. Elles s’adressent aux investisseurs désireux d’atteindre leurs engagements en matière de durabilité, sans pour autant sacrifier la performance financière de leurs investissements.
Par ailleurs, nous observons également un appétit grandissant pour les ETF PAB, c’est-à-dire alignés sur l'Accord de Paris, offrant des briques d’allocation pertinentes pour les investisseurs souhaitant accéder d’une manière simple et efficace aux marchés clés, tout en poursuivant un objectif de décarbonation.
Les obligations vertes
Les obligations vertes sont depuis longtemps à la fois des instruments utilisés par les gérants obligataires ainsi qu’une stratégie d’investissement à part entière, et leur volume d’émissions ne cesse de croître . Les investisseurs prennent progressivement conscience de la diversité des secteurs qui émettent aujourd’hui des obligations vertes. De plus en plus de clients investissent dans des obligations vertes dans le cadre de leur allocation « global aggregate », au-delà de leurs investissements dans des portefeuilles 100% obligations vertes. Cette tendance est favorisée par l'expansion du marché des obligations vertes et devrait se poursuive dans les années à venir.
Les investisseurs doivent cependant être particulièrement sélectifs sur cette classe d’actifs. C’est pourquoi nous avons développé un cadre d’évaluation des obligations vertes, sociales et durables basé sur la stratégie de durabilité de l’émetteur, sa gestion des revenus, les types de projet financés et les rapports d’impact. Nous évaluons également la contribution et l’alignement de ces obligations sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies. Nous filtrons ainsi environ 25 % de l’univers des obligations vertes, permettant à nos clients de contribuer au financement de ce qui nous semble être les projets les plus pertinents et ayant le plus d’impact.
Qu’il s’agisse de biodiversité, de transition carbone ou d’obligations vertes, l’engagement avec les entreprises demeure essentiel pour les accompagner dans la transition. En tant que gestionnaire d'actifs engagé depuis longtemps en faveur de la durabilité, nous estimons que les politiques de désinvestissement et d'exclusion, bien qu'elles aient un rôle important à jouer, ne sont ni la meilleure, ni la seule manière d'atteindre les objectifs de décarbonation. Nous sommes convaincus que l'engagement est un processus dynamique permettant le changement, et qu’il est reconnu par les investisseurs comme étant un moyen efficace de responsabiliser les entreprises, par le biais de dialogues réguliers et de votes aux assemblées générales.