Ces fonds séduisent les investisseurs en grande partie grâce à des rendements attractifs. Néanmoins, dès cette année, le rendement réel perçu par les épargnants devra tenir compte d’une inflation qui a dépassé les 5 % sur un an en mai.
L'immobilier présente l’avantage majeur de voir ses flux, les revenus locatifs, indexés sur l’inflation, car les baux prévoient une clause d’indexation des loyers sur l’IRL (dans le résidentiel), l’ILAT (les locaux tertiaires) ou l’ILC (pour les commerces). Si théoriquement l’inflation a un impact positif sur les revenus des fonds, la situation est bien plus complexe.
Un manque certain de visibilité
Dans un contexte de ralentissement économique, il est encore difficile d’évaluer quelle marge de manœuvre auront les sociétés de gestion pour faire accepter les hausses de loyer. « Le contexte inflationniste actuel implique de renforcer l’analyse financière des locataires lors des acquisitions d’actifs pour s’assurer qu’ils pourront faire face aux augmentations de loyer. C’est un élément clé de la performance d’un fonds, en particulier dans les deux ans à venir, durant lesquels l’inflation risque d’être élevée », indique Yann Videcoq, directeur général d’Arkea REIM, qui a lancé récemment la SCI Territoires Avenir. De plus, même si les fonds immobiliers non cotés sont classiquement moins endettés que les foncières, ils recourent régulièrement au crédit pour jouer sur l’effet de levier et rehausser la performance des opérations. Or, le relèvement des taux d’intérêt, qui vise à contenir l’inflation, détériore les conditions de financement. « Si ces conditions restent encore attractives, nous sommes vigilants sur le sujet. Investir dans des actifs situés dans les territoires qui affichent des rendements plus élevés qu’à Paris et en Île-de-France nous permet de bénéficier d’une marge de manœuvre un peu plus importante », complète Yann Videcoq.