Comment parler de transition écologique et de biodiversité sans prendre en compte l’agriculture et, de façon plus large, la chaîne de production et de distribution alimentaire ? Et pourtant, le monde agricole reste une niche d’investissement alors que les enjeux sont primordiaux et les besoins de financement considérables. Quelques fonds ont été lancés pour accompagner les acteurs de la transition, notamment ceux en pointe en matière d’innovation technologique. Avec la conviction qu’il est possible de générer de l’impact sans faire de compromis avec la performance.
Fin février, la Banque des Territoires a annoncé le lancement, pour le compte de l’Etat, du programme Entrepreneurs du Vivant, dans le cadre du plan d’investissement France 2030 : 395 M€ pour accélérer la transition du secteur agricole français en favorisant la transmission du foncier agricole (lire encadré), en renforçant l’attractivité du métier d’agriculteur et en faisant émerger de nouvelles pratiques agroécologiques. Une initiative saluée par les acteurs du monde agricole, mais qui reste une goutte d’eau au regard des enjeux auxquels il est confronté.
Un des objectifs de ce programme est de parvenir à susciter plus d’adhésion des investisseurs privés pour assurer le financement de la transition. Ce qui est peu le cas aujourd’hui alors que le secteur est à la croisée de la transition alimentaire, énergétique, sanitaire et environnementale. « C’est compliqué de passer à côté de l’agriculture quand on fait de l’impact. Mais c’est un champ encore peu regardé par les investisseurs parce que, au-delà des intentions, les modèles économiques à l’œuvre dans l’agriculture ne sont pas toujours adaptés au capital investissement classique. Il faut être en capacité de trouver de nouveaux modèles de fonds qui permettent de répondre à ces problématiques », indique Antoine Vedrenne, associé et responsable de la stratégie agriculture chez Citizen Capital. Un constat partagé chez Mirova par Gautier Quéru, managing director : « Le sujet du monde agricole est complexe parce que,...