Alors que les rendements 2024 viennent d’être communiqués, la dispersion apparait plus flagrante que jamais. Plus largement, le marché semble faire le grand écart entre, d’un côté, des SCPI récentes et avides d’investissements et, de l’autre, des supports englués dans une crise qui peine à se résorber.
C'est une course contre la montre qui s’est engagée chez les gérants de SCPI (sociétés civiles de placement immobilier). Alors que le marché immobilier se ranime progressivement, les investisseurs particuliers restent frileux : le marché a été divisé par trois entre le pic de 2019 et 2024, où la collecte nette s’est élevée à 3,5 Md€ selon l’Aspim. De plus, les cartes ont été totalement rebattues avec une collecte accaparée par une poignée de gestionnaires, dont certains ne figuraient même pas dans ce classement quelques années auparavant. « L’an dernier, 10 sociétés ont collecté plus de 100 M€ sur les 53 qui forment le marché », analyse Jean-Marie Souclier, président de Sogenial Immobilier. Une autre dizaine est en collecte nulle ou négative… Il faut en outre compter avec les 19 nouveaux fonds lancés courant 2024, désireux de se faire une place au soleil.
Il y a pourtant urgence à attirer de l’argent frais pour investir avec des niveaux de rendements élevés et ainsi reluer les portefeuilles anciens et engranger un maximum de rendement futur… avant que la situation se normalise. Ainsi, l’an dernier, Sofidy a investi 600 M€ à un niveau moyen de + 8,4 %. « Le marché reste très propice aux bons investissements », assure Jérôme Grumler, directeur général délégué de Sofidy. Même constat pour Faïz Hebbadj, président de Norma Capital, pour qui le marché recèle encore de belles opportunités. « Nous devrions voir l’offre de biens à céder s’étoffer un peu cette année, car les vendeurs qui n’étaient pas pressés vont enfin mettre leurs actifs sur le marché », anticipe-t-il.