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Quaero Capital Funds (Lux) – Argonaut

Publié le 28 mars 2023 à 16h35

Marianne Di Meo    Temps de lecture 9 minutes

Pourquoi investir dans ce fonds ?

Le fonds Quaero Capital Funds (Lux) - Argonaut, qui fête cette année ses 20 ans d’existence, a pour objectif d’identifier des pépites au sein de l’univers des micro et des petites valeurs européennes, c’est-dire de bonnes entreprises achetées à un prix attrayant grâce à une approche de gestion résolument value. « Nous sommes à mi-chemin entre un fonds small caps traditionnel et un fonds de private equity prenant des participations minoritaires, observe Marc Saint John Webb, qui co-gère le fonds avec Philip Best. Notre objectif est en effet de détenir sur le long terme des participations comprises entre 5 et 10 %, positions que nous bâtissons progressivement, au fur et à mesure que nos convictions grossissent. L’illiquidité de ce type de valeurs n’est pas un problème pour nous, bien au contraire, car c’est aussi ce qui nous permet d’investir dans de belles sociétés avec une décote ».  

Cette stratégie inchangée au fil du temps a fait ses preuves, puisque le fonds affiche une progression de 760 % depuis sa création en 2003. Une performance qui a entraîné des prises de bénéfices de la part de certains clients. Le fonds, qui est fermé aux nouveaux investisseurs depuis 2015, est de ce fait temporairement réouvert aux souscriptions. 

Le processus de gestion

Le fonds, qui se focalise sur les valeurs européennes dont la capitalisation boursière est inférieure à un milliard d’euros, cible les belles entreprises – positionnées sur des marchés en croissance, qui détiennent des parts de marché importantes et des marques fortes, et qui dégagent une bonne rentabilité permettant de générer des cash flows élevés – souffrant d’une décote en Bourse. « Notre gestion est par définition contrariante, puisque nous arrivons quand le titre a baissé et qu’il atteint des niveaux de valorisation attrayants », résume Marc Saint John Webb. 

Pour surveiller son univers d’investissement et identifier les opportunités, l’équipe de gestion réalise un screening à une cadence hebdomadaire sur la base de deux séries de critères, qui permettent de mettre en évidence les valeurs « soldées » par le marché : la valorisation (DCF, PER, multiples de valorisation par rapport aux fonds propres, etc.) et la variation du cours de Bourse sur différentes périodes.  

Parmi les dossiers ainsi mis en lumière figurent par exemple des entreprises qui ont connu un accident de parcours (échec dans le lancement d’un nouveau produit, développement compliqué dans une nouvelle zone géographique, etc.) ou des sociétés pour lesquelles les attentes du management ou du marché se sont avérées trop optimistes.  

Ces dossiers peuvent alors être analysés de manière plus poussée par les membres de l’équipe, qui multiplient les contacts avec les dirigeants (plus de 400 par an). « Le fait que nous nous intéressions à ces dossiers quand tout le monde s’en détourne et que nous prenions entre 5 et 10 % du capital nous permet d’accéder aisément au management », précise Marc Saint John Webb.  

Avant d’investir dans une entreprise, les gérants s’assurent que son bilan est solide (le retournement peut en effet prendre plus de temps que prévu) et que son attractivité et sa capitalisation boursière à un horizon de trois ans permettront d’attirer d’autres investisseurs. Concrètement, cela implique que le résultat net atteigne au moins 10 millions d’euros à cette échéance, soit une capitalisation de l’ordre de 100 millions sur la base d’un PER de 10. Autre prérequis : le cours de Bourse doit, de leur point de vue, pouvoir doubler sur la période.  

Les critères ESG sont également pris en compte dans l’analyse fondamentale, Quaero Capital disposant d’une équipe interne de 3 analystes ESG. « Avec les petites entreprises, la problématique en matière de notation extra-financière vient avant tout de l’absence de données et du manque de communication, ce qui nous oblige à faire notre propre recherche, précise Marc Saint John Webb. Dans la majorité des cas, les actionnaires familiaux ont une vision de long terme respectueuse de l’ensemble des parties prenantes (salariés, clients, communauté locale, etc.) et ils sont déjà engagés dans les domaines social et environnemental. Mais s’il s’avère qu’un indicateur ESG est rouge, nous abordons le sujet directement avec les dirigeants. »

La société de gestion

Quaero Capital SA, qui a été fondé à Genève en 2005 sous le nom Argos Investment Managers SA, est un groupe de gestion de fonds indépendant, détenu à 100 % par ses employés, dont les associés fondateurs jouent un rôle actif dans les processus d’investissement. La société compte cinq bureaux en Europe : à Genève, Zurich, Paris, Londres et Luxembourg. Les actifs sous gestion se montent à 2,82 milliards d’euros (au 28 février 2023). 

Quaero Capital propose à une clientèle d’investisseurs institutionnels et d’intermédiaires professionnels une palette de stratégies d’investissement marquées par de fortes convictions, qui s’étendent sur 15 compartiments dans une SICAV luxembourgeoise (UCITS Partie I) et un compartiment dans un fonds de droit suisse. Le groupe offre également une stratégie d’investissement dans les actifs réels, notamment dans le domaine de l’Infrastructure en Europe et l’immobilier en France. 

Les convictions de l’équipe de gestion

Le fonds est géré par Philippe Best et Marc Saint John Webb (photo). Ce dernier a rejoint Quaero Capital SA en 2006 en tant que gérant de portefeuille. Co-gérant des fonds  Argonaut, Quaeronaut et Swiss Small&Midcap, il est l’un des actionnaires de la société. Marc Saint John Webb possède plus de 30 ans d’expérience dans l’investissement en actions européennes.

Votre approche est résolument value. L’environnement de marché actuel vous permet-il de trouver aisément des opportunités d’investissement ? 

Après avoir connu une période faste entre 2012 et 2018, les small caps européennes cotées en Bourse sont aujourd’hui délaissées, les investisseurs préférant se tourner vers le private equity. Il en résulte une dichotomie entre les valeurs cotées, qui sont faiblement valorisées, et celles reprises par des fonds de private equity, dont les multiples de valorisation sont plus élevés. Conséquence : on commence à voir des retraits de la cote, comme récemment pour le groupe Manutan en France. Cela constitue un signal d’achat évident pour un fonds comme le nôtre. Toutefois, la cote risque de s’appauvrir si ce mouvement, généralisé en Europe, se poursuit. 

Comment le fonds est-il actuellement investi ? 

Le portefeuille comprend 62 lignes.  

La France représente la première exposition géographique (32 %), car la cote y est très riche et offre donc naturellement de nombreuses opportunités. C’est également le cas de l’Allemagne, même si son poids est actuellement limité à 6 %. Nous avons en effet préféré prendre des bénéfices l’an dernier, car les entreprises allemandes nous semblaient particulièrement vulnérables à la hausse des coûts de l’énergie. Toutefois, nous recommençons à y construire des positions. La Suisse est relativement bien représentée (16 %), car nous y avons trouvé plusieurs opportunités spécifiques d’investissement.

Notre approche contrariante nous amène actuellement à nous intéresser aux fabricants de machines de production. Ceux-ci sont pénalisés en raison du caractère cyclique de leur activité, mais nous sommes convaincus que leur potentiel de création de valeur à long terme est conséquent. De fait, de nombreuses entreprises se sont rendu compte de la nécessité de rapatrier leur production depuis la Chine vers la périphérie de l’Europe, ce qui implique la création de nouvelles usines. Compte tenu de la hausse du coût de la main-d’œuvre, ces usines doivent être automatisées. Dans cette optique, nous avons investi dans trois valeurs suisses : Rieter, Tornos et Starrag.

Nous avons également commencé à bâtir une position autour de la thématique du retail Tech, en investissant dans le suédois Pricer, le numéro deux mondial des étiquettes électroniques derrière SES-imagotag. Les magasins sont de plus en plus appelés à utiliser ce type d’étiquettes, car, avec l’inflation, les changements de prix de vente sont plus fréquents. Par ailleurs, les points de vente traditionnels, en concurrence avec le commerce on-line, sont contraints de se transformer pour abaisser leurs coûts opérationnels et pour améliorer l’expérience client. Dans cette optique, nous nous sommes aussi positionnés sur StrongPoint (Norvège) et ITAB (Suède).

Vous vous singularisez par un engagement fort auprès des entreprises dans lesquelles vous investissez…

Nous nous engageons effectivement de manière active auprès des équipes dirigeantes afin de les inciter et de les aider à améliorer leurs pratiques dans des domaines variés : communication financière, politique de distribution de dividendes, allocation du capital (recentrage de l’activité, opérations de croissance externe, réduction de la dette), pratiques ESG (émissions de carbone, organisation de la gouvernance, etc.). Au final, cet engagement constructif et cette interaction forte avec le management nous permettent de réduire le profil de risque de ces entreprises et d’accélérer notre retour sur investissement.

PROPRIÉTÉS DU FONDS

Code ISIN : LU0428315906

Forme juridique : Fonds de droit luxembourgeois UCITS

Société de gestion : Quaero Capital SA

Gérants : Philip Best et Marc Saint John Webb

Indicateur de référence : EMIX Smaller European Companies Index NR EUR

Date de lancement : 31/05/2003

Encours sous gestion : 338,1 millions d’euros au 28/02/2023

Investisseurs

Profil investisseur : investisseurs actions moyen-long terme pouvant accepter un risque moyen

Durée de placement recommandée : 5 ans

Performance

Performance annualisée :

  • Sur un an : – 1,5 %
  • Sur trois ans : + 9,5 %
  • Sur cinq ans : + 3,4 %
  • Depuis la création du fonds : + 11,5 %

Frais

Frais de gestion courants : 1,50 %

Frais de souscription : 0,00 %

Commission de surperformance : max. 12,5 % de la performance annuelle dépassant 5 %, avec un High Water Mark

Frais de rachat : 0,00 %

Règlement SFDR

Article 8

Risques

4 sur une échelle de 1 à 7

La catégorie de risque a été calculée en utilisant les données de performance historiques (ou la performance indicative du fonds pendant les périodes de suspension), conformément au règlement PRIIPS (UE) n° 1286/2014. Elle peut ne pas être un indicateur fiable du profil de risque futur du fonds. Il n’est pas garanti que la catégorie de risque du fonds reste fixe.

Etant donné que le fonds investit dans les actions, les investisseurs sont exposés :

Aux fluctuations des marchés boursiers.

A la performance financière des sociétés détenues dans le portefeuille du fonds.

Le portefeuille étant investi dans des « small caps », la volatilité peut être plus élevée que celle d’un fonds d’actions européennes typique.

Par conséquent, les investisseurs peuvent voir la valeur de leur investissement baisser ou augmenter quotidiennement, et ils peuvent récupérer moins que ce qu’ils ont investi à l’origine.

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