Avec la crise sanitaire, les sociétés de gestion d’actifs immobiliers sont entrées dans un environnement plus que jamais instable. Elles doivent donc optimiser toutes les facettes de leur métier pour renforcer encore leur résilience. L’agilité sera le maître mot, notamment sur les plans de la relation avec les locataires, de la sélection et de la gestion des actifs.
L'économie française est en récession : le PIB s’est replié de 6 % au premier trimestre 2020, et ce recul pourrait atteindre 8,2 % pour 2020 selon la Commission européenne.
Suite à cette crise économique inédite, engendrée par l’épidémie de coronavirus, de nombreuses entreprises rencontrent ou vont affronter des problématiques de trésorerie.
Quelques éléments de visibilité dans un contexte incertain
Certaines cherchent déjà à renégocier les loyers à la baisse. Le segment des bureaux subit également un recul de la demande placée. Le conseil en immobilier d’entreprise Colliers International l’évalue à 37 % au premier trimestre (pour atteindre 340,300 m2). Le résidentiel sera aussi impacté face à la détérioration du pouvoir d’achat des ménages et au resserrement des conditions de crédit. Difficile dans ce contexte d’avoir une grande visibilité.
Daniel While, directeur recherche et stratégie chez Primonial REIM, tempère néanmoins ces incertitudes : «Le développement des investissements dans la santé et l’accélération des tendances déjà observées dans les bureaux (services et télétravail) sont deux éléments de visibilité. Le segment des bureaux devrait entrer dans une logique d’optimisation plutôt que de réelle transformation. Avec le coworking et le flex office, le télétravail permet d’optimiser les coûts immobiliers des entreprises, qui représentent leur second poste de charges après la masse salariale.»
Faire évoluer la relation bailleur-usager
Actuellement, la partie locative demande le plus d’attention de la part des sociétés de gestion. Certaines ont réalisé un suivi très serré et appelé chacun de leurs locataires pour connaître précisément leur situation et les soutenir par des mesures d’ajustement de loyers. Dans le commerce, Jean-Christophe Antoine, président d’Atland Voisin, souligne que cette crise a eu le mérite de révéler combien une plus grande transparence dans la relation bailleur-locataire serait plus saine.«Le loyer pourrait être ainsi ajusté au chiffre d’affaires par magasin», explique-t-il.