3 questions à… Nicolas Verdillon, managing director investment properties, CBRE France et Sébastien Lorrain, senior director résidentiel, résidences services et santé, investment properties, CBRE France
Comment l’«hôtelification» de l’immobilier modifie-t-elle la chaîne de création de valeur ?
Nicolas Verdillon - La chaîne de création de valeur passe progressivement d’une logique de Bricks (actif patrimonial) à une logique de Brains (usage) et de Brands (marque et réseau), ce qui est en train de modifier considérablement le métier d’investisseur immobilier. Entre le propriétaire bailleur et l’utilisateur final s’insère désormais un exploitant tiers, qui va aussi valoriser l’actif en fournissant des services, tout en supportant le risque d’une occupation fractionnée.
Sébastien Lorrain - L’investisseur et l’exploitant travaillent en effet dans une vraie logique partenariale, impliquant un partage de la valeur. De ce fait, la qualité de l’exploitant (taille, réputation, solidité financière) sera étudiée à la loupe par les investisseurs afin de sécuriser les loyers. De la même façon, certains investisseurs ou promoteurs ont intégré directement ces exploitants spécialisés dans les résidences pour seniors ou étudiants, en rachetant des structures existantes ou en en créant, afin de se positionner plus en amont de la chaîne de valeur.
Les actifs alternatifs offrent de formidables opportunités mais peu de visibilité : comment les investisseurs peuvent-ils y faire face ?
Nicolas Verdillon - Investir dans des résidences seniors et des Ehpad permet de sécuriser les revenus futurs en tenant compte d’une tendance démographique forte : le vieillissement de la population. Attention, néanmoins, à trouver des modèles économiques pérennes, car des besoins importants existent parmi les utilisateurs, mais cela ne garantit pas le rendement final.
Sébastien Lorrain - La dimension immobilière n’est plus la seule à devoir...