Etude

Comment les gérants de fonds mid et small caps travaillent-ils ?

Publié le 29 juin 2016 à 16h37

EnterNext et KPMG ont dévoilé fin juin les résultats d’une enquête menée auprès d’investisseurs professionnels, des gérants de fonds actions ou gérants privés, afin de sonder leurs pratiques en matière d’investissement sur les mid et small caps. Au préalable, les mid caps et small caps avaient été définies de la façon suivante : de 500 millions d’euros à 2 milliards de capitalisation boursière pour la première, et entre 100 et 500 millions pour la deuxième catégorie. II ressort de l’étude que la catégorie mid caps est la plus présente dans les portefeuilles des gérants, puisque 94,3 % des répondants déclarent en avoir en portefeuille. A l’opposé, les microcaps (capitalisations boursières inférieures à 100 millions) sont les moins représentées dans les portefeuilles, avec plus de 57 % des répondants déclarant n’avoir aucun investissement dans cette catégorie de valeurs.

L’univers d’investissement considéré par les gérants regroupe environ 2 000 small et mid caps en Europe. Un gérant rencontre en moyenne 200 sociétés par an, dans le but de suivre ses participations et de découvrir de nouvelles opportunités d’investissement. Les gérants interrogés investissent pour des durées longues, avec une rotation faible de leurs actifs : ils sont six sur dix à déclarer que la rotation de leur portefeuille au cours des douze derniers mois ne concerne pas plus de la moitié de leurs lignes. Il est vrai que le processus de sélection des titres est long (supérieur à dix-huit mois parfois), jalonné d’au moins trois à quatre rendez-vous avec la société, entre la première marque d’intérêt et la prise d’une position effective. «Nous pouvons rester actionnaires très longtemps, huit à dix ans, par exemple. Notre durée “idéale” : pour toujours ! Nous recherchons une croissance régulière, qui permet de maintenir une création de valeur et un cours de Bourse qui accompagne cette création de valeur. Nous pouvons décider de vendre si la valorisation devenait très supérieure à nos estimations ou en cas d’accident majeur, ce qui remettrait en cause la confiance que nous avons dans l’entreprise», indique un des gérants interrogés dans le cadre de l’étude.

La croissance, un thème clé dans l’univers des valeurs moyennes

Plus de la moitié des gérants de mid et small caps considèrent les perspectives de croissance d’une société comme déterminantes dans leur choix d’investisssement. Cette thématique revient prioritairement dans leurs réponses, tant en matière de style de gestion qu’en matière de critères de sélection de valeurs. Positionnement concurrentiel et innovation sont aussi des critères très suivis. Les sociétés détenues en portefeuille ont démontré leur capacité à imposer leur technologie/offre/services et à faire croître durablement leur bénéfice par action.

Clarté et transparence dans la communication sont aussi des critères essentiels : 91 % des gérants des mid et small caps y sont très attachés, et 86 % d’entre eux demandent que le management soit accessible. L’expérience et la crédibilité du management figurent en tête des critères prioritaires choisis dans le domaine de la gouvernance.

Par ailleurs, dans des marchés nerveux, aux cycles de plus en plus courts, les facteurs techniques de liquidité et de volatilité sont perçus comme des risques à gérer ; 80 % des gérants considèrent la liquidité comme un facteur important, voire très important (66 % chez les small caps). Un tiers des gérants déclarent toutefois ne pas définir de seuil minimum de liquidité, bien qu’ils observent cet élément technique. «Il faut organiser son fonds en fonction de la liquidité, spécialement dans les small caps. Nous n’avons pas de critère de liquidité, mais nous la mesurons de façon globale pour le fonds à la fin de chaque mois. Nous allons regarder les volumes quotidiens moyens pour chaque position. Ensuite, nous calculons le temps qu’il faudrait pour liquider 15 à 20 % de l’encours du fonds. Je dois pouvoir vendre/acheter 15 à 20 % des volumes sur un titre sans influencer le cours», explique un gérant.

En ce qui concerne les introductions en Bourse, 61,8 % des gérants déclarent avoir l’intention d’y participer dans les prochains mois. A condition cependant de bien connaître le secteur dans lequel évolue la société et d’avoir des comparables cotés sur lesquels appuyer leur analyse. Pour eux, il est très difficile de juger de la solidité d’une société avec un process de décision très rapide et contraint. D’où l’importance pour les nouveaux arrivants en Bourse de donner des perspectives en fournissant un maximum d’informations – sans forcément partager des prévisions financières –, qui permettront aux gérants de construire leur propre modèle d’analyse.

Enfin, l’étude s’est intéressée à l’influence du digital dans la gestion actions et aux différentes sources d’information utilisées par les gérants. Si le digital et les réseaux sociaux sont utilisés comme source primaire d’information, ils le sont aussi comme une veille permettant aux gérants de détecter les tendances, d’anticiper les évolutions et le changement de sentiment du marché. Ils le sont en revanche beaucoup moins pour interagir avec les sociétés. Les médias classiques et les sites Internet des sociétés restent la source d’information n° 1 des gérants, puisqu’ils sont cités par plus de huit gérants sur dix.

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