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La crise ukrainienne, un tournant majeur pour la politique énergétique européenne

Publié le 30 mars 2022 à 10h52

 Temps de lecture 2 minutes

Dans une note publiée mi-mars, Régis Bégué, associé-gérant et directeur de la gestion actions chez Lazard Frères Gestion, analyse l’impact de la guerre en Ukraine sur l’approvisionnement énergétique du continent. « Le déclenchement du conflit a provoqué une soudaine prise de conscience de la très grande dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe. De fait, cette dépendance s’est accrue au cours des dernières années avec la volonté de se détourner des combustibles fossiles (pétrole et fuel notamment). Le gaz naturel, à l’impact écologique modéré, constituait à cet égard une solution privilégiée. » Mais, 45 % des importations européennes de gaz proviennent de Russie ! Début mars, le gaz européen se traitait à un prix 10 à 20 fois supérieur à celui de ces dernières années, par ailleurs 40 fois supérieur à l’actuel prix du gaz aux Etats-Unis. 

Pour s’en sortir, l’Europe pourrait augmenter ses importations de gaz liquéfié mais, comme le souligne Régis Bégué, « cela nécessiterait la construction de terminaux supplémentaires, un lourd chantier à l’horizon de trois ou quatre ans ». La crise ukrainienne a également fait flamber le prix du pétrole. « Aurait-on cru, il y a tout juste deux ans, que l’or noir se rapprocherait si vite de son record historique de 2008 autour de 140 dollars/baril », s’interroge Régis Bégué. 

Par ailleurs, la hausse des cours du gaz et du pétrole a également entraîné, en Europe, une nouvelle hausse des prix de l’électricité. En effet, les prix de l’électricité dépendent de son coût marginal de production, lui-même directement corrélé aux cours du charbon et du gaz utilisés pour produire les unités d’électricité complémentaires à celles générées par les énergies renouvelables et le nucléaire. « L’Europe dispose certes de stocks et de réserves pour gérer cette crise à court terme, mais ces réserves s’amenuisent et l’accroissement de l’inflation semble inévitable. Reste à savoir si cette inflation sera durable. Tout dépendra bien sûr de l’évolution du conflit russo-ukrainien, pouvant aussi bien s’orienter vers une résolution relativement rapide qu’une aggravation assortie de nouvelles sanctions. Les puissances publiques devraient rester très sollicitées pour absorber une partie de cette inflation, au risque de conserver des déficits budgétaires élevés, déjà creusés par la crise de la Covid-19 », conclut Régis Bégué. 

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