Conservez votre portefeuille à l’abri grâce aux obligations sécurisées
Pour les marchés financiers, 2022 résonne jusqu’ici comme une tempête parfaite. Les événements géopolitiques, le retour d’une inflation élevée et les actions des banques centrales ont déclenché une vague de ventes massives d’actifs. Les rendements des actions et des obligations ont été durement touchés.
Cette situation est particulièrement troublante pour les investisseurs obligataires axés sur la sécurité : même les segments de haute qualité du marché comme les obligations d’État ont été confrontés à des vents contraires. Dans ce contexte, les investisseurs peuvent se réfugier dans les stratégies d’obligations sécurisées. Si elle est gérée activement, cette classe d’actifs peut faire la différence. Considérées comme une alternative au segment obligataire souverain de très haute qualité, les obligations sécurisées ont, il est vrai, également été frappées dans cet environnement de hausse des taux et d’élargissement des spreads. Cependant, leur qualité de crédit n’a pas du tout été endommagée. Les bilans des banques qui émettent ces titres semblent toujours solides. De plus, la qualité du crédit est renforcée par la réglementation européenne qui exclut les obligations sécurisées des risques de renflouement interne. La loi établit une distinction claire entre la dette bancaire ordinaire (risque plus élevé) et les obligations sécurisées (risque plus faible).
Un statut de dette « senior », gage de sécurité pour les créanciers
Ce succès à long et à court terme repose sur une combinaison de facteurs importants : en cas d’insolvabilité de l’émetteur, en premier recours, les porteurs d’obligations sécurisées peuvent faire valoir leurs droits sur les actifs de l’émetteur. En tant que créanciers de premier rang, ils seront ainsi prioritaires dans le recouvrement de leur créance. Ces titres offrent donc une protection de crédit unique soutenue par l’institution émettrice et par un « panier d’actifs de couverture » hautement réglementés, qui couvriront les paiements de l’obligation si l’émetteur ne le peut pas. En cas de faillite de l’émetteur, les obligations sécurisées sont les dernières à être affectées.
Par conséquent, ces obligations sont très bien notées et constituent également une véritable alternative aux obligations d’État – dans la plupart des cas, avec une meilleure notation que le pays lui-même. Par ailleurs, il est important de considérer des différences parfois significatives parmi les obligations sécurisées. Celles émises par de petites banques ou par des banques à la notation globale plus faible, ou, encore, les obligations sécurisées qui ne sont pas libellées en euros offrent des spreads supplémentaires qu’il faut prendre activement en compte.
Ces caractéristiques justifient d’approcher le segment obligataire selon une gestion véritablement active et flexible. A fortiori lorsque les conditions de marché sont tourmentées. De nombreux investisseurs s’exposent à cet univers via des fonds indiciels ou en investissant de façon « buy-and-hold ». Or, le marché des obligations sécurisées présente de nombreuses inefficiences : de la prime payée par les nouveaux entrants pour attirer les investisseurs à l’incidence des méthodes de notation qui ne reflètent pas complètement le modèle économique de certains émetteurs. La complexité et les inefficiences de ce marché font naître de multiples opportunités pour les gérants de portefeuille actifs. Il s’agit notamment de créer de l’alpha en identifiant les sources de valeur relative au sein de l’univers d’investissement : sélectionner les titres offrant une valeur relative attractive par rapport à d’autres types d’investissement disposant de caractéristiques de risque similaire. Cela en monitorant de près le risque du portefeuille.
En conclusion, rappelons que les obligations sécurisées n’ont jamais enregistré le moindre défaut au cours de leur histoire de plus de 200 ans ! À l’inverse, les obligations traditionnelles dites « refuges » ont parfois pris de court les investisseurs. À titre d’exemple, les obligations d’État grecques ont été restructurées lors de la crise des dettes souveraines, il y a une décennie, quand les obligations sécurisées du même pays n’ont alors pas essuyé de perte en capital.
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