La pause estivale a été plutôt calme sur les marchés financiers, y compris lorsque les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord ont atteint leur paroxysme. La perspective d’une escalade militaire n’a pas suscité d’inquiétudes majeures. Cependant, malgré les bons chiffres macroéconomiques publiés à la fin de l’été, les performances des différents marchés se sont inscrites en baisse. Fin août, le marché français de la gestion collective a tout de même enregistré une progression mensuelle de 1,3 %, les encours atteignant 937,6 milliards d’euros. Toujours bien orienté, le marché des fonds affiche désormais une hausse annuelle de 9 %.

La collecte est restée bien orientée, avec 14,1 milliards d’euros de flux entrants, mais la ventilation montre une moindre dynamique. Selon SIX Financial Information, les fonds actions enregistrent en effet une décollecte, la première après dix mois consécutifs de flux entrants, et les autres classes d’actifs de long terme voient leur demande s’établir sur des niveaux inférieurs à ceux précédemment enregistrés. Les gestions monétaires tirent donc la collecte de ce mois d’août. Parmi elles, la catégorie trésorerie bénéficie ainsi de 8,7 milliards d’euros de flux nets entrants, quand la catégorie trésorerie court terme affiche 2,5 milliards d’euros de souscriptions nettes. En marge, la catégorie trésorerie internationale renoue avec quelques flux d’achats positifs (+ 31 millions d’euros), tandis que les catégories trésorerie PEA et trésoreries autres demeurent en situation de décollecte.

Par ailleurs, l’intérêt des investisseurs pour les gestions obligataires ne faiblit pas, même si leurs choix d’allocation restent très polarisés sur certaines stratégies : la collecte mensuelle s’élève à 1,9 milliard d’euros, soit un total de 18,9 milliards d’euros depuis le début de l’année. Comme à l’accoutumée, la majeure partie des flux d’achats a bénéficié aux gestions de court terme du segment euro (1,2 milliard d’euros), contre des opérations toujours aussi contenues sur les autres catégories. SIX Financial Information note toutefois de nouveaux flux d’achats de 270 millions d’euros à destination de la catégorie euro taux variables. Du côté des rachats, les obligations Europe (- 10 millions d’euros) et pays émergents (- 5 millions d’euros) sont rejointes ce mois-ci par les catégories obligations internationales (- 38 millions d’euros).

Du côté des fonds actions, le mois d’août, avec 130 millions d’euros de flux vendeurs, a mis un terme à dix mois consécutifs de collecte nette positive. Selon SIX Financial Information, la pression vendeuse s’est en effet accentuée du côté des valeurs Asie, en particulier sur les fonds de catégorie actions Japon (- 472 millions d’euros), et les retraits persistants qui affectent la catégorie Amérique du Nord ont cette fois-ci éloigné - 175 millions d’euros supplémentaires. La catégorie actions internationales, dont la demande montrait des signes de faiblesse, finit par s’inscrire également en décollecte (- 241 millions d’euros). Du côté des collectes positives, le segment des fonds actions Europe enregistre une demande moins soutenue que ces derniers mois, tandis que le rebond des flux d’achats pour les actions marchés émergents trouve une nouvelle résonance, avec 433 millions d’euros supplémentaires alloués en août.

Pour les fonds d’obligations convertibles, la situation reste compliquée. Après les importants dégagements enregistrés en juillet, les fonds de la classe d’actifs ont été nettement moins sollicités en août. Si la catégorie convertibles Europe est restée soumise à 25 millions d’euros de retraits nets, la catégorie euro affiche des opérations d’entrées/sorties qui se sont globalement compensées. Seule la catégorie convertibles internationales tire son épingle du jeu avec 13 millions d’euros de souscriptions.

Enfin, le segment des fonds de performance absolue continue d’attirer les flux de souscriptions avec, ce mois-ci, 619 millions d’euros de résultat de collecte, même si ce dernier est un peu en retrait par rapport à ces derniers mois. Les investisseurs restent friands de gestions de stratégies directionnelles (+ 357 millions d’euros) et des fonds multistratégies (+ 242 millions d’euros), alors qu’ils semblent avoir délaissé les stratégies d’arbitrage de taux et de crédit. En revanche, la demande pour le L/S actions se reprend timidement, avec 26 millions d’euros de souscriptions nettes.