Parole d'expert

«Nous sous-pondérons désormais le facteur low beta au profit de la value que nous surpondérons pour profiter de la reprise»

Publié le 5 mai 2017 à 18h40    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h53

Communiqué

Fabrice Théveneau est depuis juillet dernier le gérant du fonds GARI chez Lyxor. Ce dernier est exposé de manière dynamique sur trois facteurs de risque : low beta, qualité et momentum. Retour sur un style de gestion innovant et sur le positionnement du fonds dans l’environnement actuel.

Comment analysez-vous l’environnement actuel des marchés actions ?

Fabrice Théveneau, gérant du Fonds GARI, Lyxor Asset Management Nous constatons que les bonnes nouvelles économiques s’enchaînent. Aucun des risques qui pesaient sur la croissance mondiale il y a un an ne s’est matérialisé, qu’il s’agisse d’un ralentissement aux Etats-Unis, d’un atterrissage brutal en Chine ou d’une stagnation en Europe et au Japon. Néanmoins, il est évident qu’il y a des incertitudes liées à la politique de Donald Trump, au Brexit et aux élections françaises notamment, qui poussent à acheter des actifs peu risqués. Ces mouvements ont une influence sur les taux et, en conséquence, sur l’allocation en actions.

Comment se fait la transmission entre l’évolution des taux et les actions ?

Lorsque les taux baissent, les investisseurs ont plutôt tendance à renforcer leurs expositions aux valeurs défensives. A l’inverse, lorsque les taux remontent, ce sont les valeurs cycliques qui sont privilégiées. Ces mouvements, qui peuvent être importants en termes de secteurs, empêchent les indices actions de suivre une direction claire. Nous sommes dans un environnement fait d’à-coups dans un sens ou dans l’autre.

Quelles sont les perspectives des marchés actions dans les prochains mois ?

Deux choses vont influencer l’évolution des indices actions dans les mois qui viennent : les élections françaises et les projets de Donald Trump sur la fiscalité. Sur ce sujet, une baisse des taxes sur les profits des entreprises améliorerait les résultats. De plus, le rapatriement des fonds situés hors des Etats-Unis permettra de financer des opérations de fusions-acquisitions ou des rachats d’actions, ce qui soutiendra les actions. Si ces deux facteurs évoluent favorablement, les marchés pourront poursuivre leur progression. L’ajustement inéluctable sur les actions américaines, dont les valorisations sont élevées, serait alors repoussé dans le temps au gré des bonnes nouvelles.

Dans ce contexte, quelle est la stratégie de votre fonds GARI ?

Le fonds GARI est un fonds actions Europe de smart beta géré activement. Son exposition dynamique est axée sur trois facteurs de risque (qualité, momentum et low beta), ce qui permet de mettre l’accent sur ceux qui offrent les meilleures perspectives en fonction de la position dans le cycle économique et boursier. L’objectif du fonds est de surperformer l’indice MSCI Europe de 3 % par an, avec une réduction de l’exposition à la volatilité. Le fonds repose sur une sélection de 100 titres caractérisés par une croissance durable des perspectives de bénéfices. Le processus d’investissement prend en compte le niveau de valorisation des actions et les risques les plus significatifs (notamment la gouvernance, l’environnement, le type d’activité et le risque lié aux évolutions technologiques). Le portefeuille est rééquilibré mensuellement, en ligne avec les objectifs de performance du fonds.

Au vu des perspectives des marchés, comment pourrait évoluer le positionnement de GARI ?

Ces dernières années, compte tenu des faibles niveaux de croissance, c’est le facteur low beta qui était privilégié. Etant donné que la reprise devrait se confirmer cette année, nous sous-pondérons désormais ce facteur au profit de la value que nous surpondérons. Si les risques se matérialisaient, notamment ceux qui concernent le commerce international et les velléités protectionnistes de Donald Trump, nous nous repositionnerions sur le low beta et la qualité.

En termes de secteurs, quelles sont vos préférences ?

Nous apprécions les sociétés qui ont un pouvoir important sur leur politique de prix, comme celles du secteur du luxe, ou qui bénéficient de l’essor des nouvelles technologies. De plus, les mines et plusieurs valeurs industrielles devraient bénéficier du regain de croissance mondiale, et notamment de la dynamique qui reste forte en Chine. Toutefois, leurs valorisations sont souvent assez élevées. En revanche, nous sommes prudents concernant les sociétés exposées aux Etats, comme les télécoms ou encore les utilities, et celles dont le modèle économique est challengé.

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