Environnement, climat, transition énergétique… On ne compte plus le nombre de stratégies lancées ces derniers mois sur ces thèmes. Une autre tendance émerge cependant : la création de fonds mettant l’accent sur la dimension sociale de l’investissement responsable, et plus particulièrement sur l’emploi. Les investisseurs, en particulier les clients privés, se sentent directement concernés par les problématiques liées à l’emploi. Le sujet dépasse désormais le cadre de la finance solidaire. Reste la difficulté pour les gérants d’actifs à récolter toutes les données nécessaires pour évaluer les entreprises cotées sur certains critères comme l’emploi des jeunes ou des seniors, et à les suivre sur la durée.
Selon la dernière enquête réalisée par l’Ifop pour le FIR (Forum pour l’investissement responsable), l’intérêt des Français pour l’investissement responsable se confirme. Les sujets que les sondés veulent voir pris en compte de façon prioritaire dans leur épargne demeurent sensiblement les mêmes que les années précédentes, les questions environnement et sociales revenant en tête des préoccupations. L’emploi (72 %) arrive en troisième position, derrière les pollutions (76 %) et le respect des droits humains (73 %). Quelques fonds ont ainsi été lancés afin de contribuer à la réalisation de l’objectif de développement durable n° 8 qui vise à « promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous ».
Les questions relatives à l’emploi et aux conditions de travail ont pris encore plus d’importance depuis dix-huit mois. « L’intérêt pour le sujet a augmenté avec la crise du Covid-19, qui a montré les limites de la mondialisation et l’impact de la délocalisation des emplois sur l’économie. Des efforts ont été faits pour préserver l’emploi, et les différents plans de relance les ont mis en lumière », analyse André Coisne, directeur général d’Humpact, une agence de notation extra-financière spécialisée dans l’emploi. « Grâce au fort soutien des gouvernements, il n’y a pas eu de destruction majeure d’emplois, mais il sera intéressant de voir la capacité des entreprises à en créer pour accompagner la sortie de crise »,...