Au-delà de l’intégration de critères ESG dans leurs portefeuilles, les gestionnaires d’actifs sont de plus en plus scrutés sur leur rôle d’actionnaire et de prêteur. Ils font de l’engagement un axe clé de leur stratégie d’investisseur durable. S’ils disposent de plusieurs outils pour amener les entreprises à améliorer leurs pratiques ISR, dont le vote en assemblée générale, ils intègrent aussi des coalitions pour peser davantage sur les grands enjeux comme le climat.
Il y a cinq ans, c’était encore complexe de mener une démarche d’engagement. Aujourd’hui, les entreprises sont plus à l’écoute : elles ont conscience des enjeux en matière de réputation », constate Aurélie Baudhuin, directrice générale déléguée en charge de la recherche ISR chez Meeschaert Amilton AM. De fait, l’engagement est un sujet qui monte, tant du côté des investisseurs institutionnels, de plus en plus exigeants dans leurs appels d’offres, que des sociétés de gestion, qui formalisent leurs pratiques en la matière. « Au départ, c’est une pratique plutôt anglo-saxonne et qui est montée en puissance depuis quelques années avec l’essor des obligations réglementaires, ajoute Aurélie Baudhuin. Par exemple, l’article 29 de la loi énergie-climat introduit l’obligation de mettre en place une politique d’engagement et de publier un rapport. »
Le terme d’« engagement », ou celui de « stewardship », recouvre plusieurs types d’actions. « L’engagement est constitué de trois composantes : le dialogue avec les entreprises pour mieux comprendre comment elles fonctionnent ; l’engagement pur et dur pour faire avancer les entreprises dans leurs pratiques ESG ; le vote qui permet d’appuyer nos attentes », détaille Nathaële Rebondy, responsable durabilité Europe chez Schroders. De plus en plus, l’engagement est considéré comme un pilier de la stratégie ESG des gestionnaires de fonds. « Pour Amundi, l’engagement, c’est le deuxième pilier de notre stratégie ESG, explique Caroline Le Meaux,...