(AOF) - La Réserve fédérale américaine a fait passer un message clair lors de sa réunion de politique monétaire du 15 décembre : l'inflation doit être contrôlée par des hausses de taux d'intérêt, et mieux vaut tôt que tard, commente Valentin Bissat, économiste et stratégiste de Mirabaud, à l’issue de la réunion de la Fed. Alors que l'accélération du rythme de " tapering " des achats d'actifs était largement anticipée par les investisseurs, le FOMC a surpris en prévoyant huit hausses des taux d'intérêt pour ces trois prochaines années, dont trois l'année prochaine.
"Si l'on regarde le détail des prévisions, huit membres sur les dix-huit du FOMC prévoient même au minimum quatre hausses des taux en 2023. Ainsi, la Réserve fédérale a clairement recentré le curseur de sa politique monétaire sur l'inflation, alors que le critère de maximisation de l'emploi était jusqu'ici favorisé", a indiqué l'économiste.
Selon lui, deux points importants sont à relever concernant le marché du travail. Tout d'abord, Powell a confirmé que ce dernier faisait des progrès rapide vers l'objectif de plein-emploi. Deuxièmement, le FOMC considère que les niveaux atteints avant la crise du Covid-19 ne seront peut-être plus atteint en raison de changements structurels sur le marché du travail. Ainsi, un retour du taux de participation à son niveau " normal " n'est pas prévu.
Ce changement de vue pourrait expliquer le changement de ton sur l'inflation, poursuit Valentin Bissat. En effet, dans ces conditions, les pressions salariales resteront élevées et généreront une l'inflation persistante. La Réserve fédérale souhaite ainsi commencer à appuyer sur la pédale des freins pour permettre une prolongation du cycle économique.
Une attention particulière sera également portée aux prévisions du mois de mars 2022 car deux nouveaux présidents de banques centrales régionales et trois nouveaux gouverneurs rejoindront le FOMC et fourniront leurs prévisions de taux pour la première fois.
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