(AOF) - En termes d'allocation d'actifs, à la suite du déclenchement du conflit, Natixis Wealth Management avait rééquilibré les expositions internationales et européennes par rapport à leur indice. Les actifs risqués ont fortement rebondi il y a quelques semaines, pour revenir proches de leur niveau d'avant invasion de l'Ukraine. Le gérant est passé sous-exposé à la suite de ce mouvement, mais il est à noter que, malgré plusieurs risques identifiés, les marchés ont continué de se positionner proche de leurs seuils de résistance de 4050 points sur l'Eurostoxx et 6750 points sur le CAC 40.
En termes macroéconomiques, la dynamique est jusqu'à présent restée solide en particulier aux Etats-Unis, portée notamment par des chiffres de l'emploi indiquant une situation proche de la surchauffe. Dans ce contexte, la Fed a confirmé la réduction de son bilan d'ici le mois prochain, via le non-réinvestissement des titres arrivant à échéance (au rythme de 60 milliards de dollars par mois pour les obligations d'Etat et de 35 milliards pour les dettes hypothécaires).
Ce rythme de réduction de son bilan est plus fort que lors des épisodes précédents et a provoqué une nette hausse des taux longs américains depuis le début de l'année (+120 points de base à 3%). En zone Euro, la référence allemande à 10 ans a également augmenté (+90 points de base). Compte tenu de la vitesse du mouvement déjà opéré et des perspectives de ralentissement économique, le potentiel de hausse des taux longs paraît aujourd'hui plus limité, estime Natixis Wealth Management.
Sur le marché des actions, les indices des grandes capitalisations boursières ont mieux résisté essentiellement grâce aux valeurs défensives les constituant comme les télécoms, les pharmaceutiques et les médias, ainsi que les valeurs liées bien sûr aux pétrole et gaz, énergies renouvelables et à la défense.
Les organismes internationaux sont en train de réviser plus nettement les perspectives de croissance mondiale pour 2022. Alors que les bénéfices par action ont été encore peu ajustés et restent proche de 10% pour 2022, un chiffre autour de zéro paraîtrait plus crédible, tout du moins en Europe compte tenu du choc sur les matières premières, juge le gérant.
Selon lui, l'ajustement devrait avoir lieu au cours des prochaines semaines en lien avec plusieurs évènements en cours ou à venir : publications et perspectives des entreprises, offensive russe sur le Donbass et évolution du confinement en Chine…
"Nous devrions alors pouvoir reprendre du risque et ce en faveur d'une rotation sectorielle qui délaissera les secteurs défensifs. En effet, ceux-ci n'ont finalement servi que de substitut partiel à la classe obligataire pendant la phase de forte remontée des taux longs", conclut Natixis Wealth Management.
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