(AOF) - Les prix des marchés des obligations et des actions reflètent déjà largement les prévisions de récession et les mesures de resserrement des banques centrales, observe Tomas Hildebrandt – gérant Senior en charge de la gestion institutionnelle d'actifs français chez Evli. "Après tout, les banques centrales ne peuvent pas se permettre de trop resserrer leur politique monétaire, car cela risquerait d'affaiblir excessivement la situation économique".
"L'affaiblissement des perspectives économiques et le recul des marchés jouent également en faveur des banques centrales, en freinant la demande qui fait monter les prix", estime le gérant.
Sur les marchés obligataires, les anticipations d'inflation à long terme ont en fait légèrement baissé par rapport à leur niveau maximal calculé sur la base des seuils d'inflation des obligations indexées sur l'inflation. Les prix de nombreuses matières premières ont également légèrement diminué.
Les taux longs ont connu de forts mouvements. Le rendement de la dette souveraine allemande à dix ans a fluctué entre 1,1 et 1,9 point de pourcentage, pour finir à 1,4 % en juin.
Aux États-Unis, le recul des marchés d'actions par rapport aux sommets dépasse déjà le niveau d'une correction moyenne en l'absence de récession. En cas de récession, il reste une marge de 10 à 15 % à la baisse.
L'indice S&P 500 a maintenant baissé de plus de 20 % par rapport à son niveau record, tombant ainsi dans un "marché baissier". L'indice est même passé en dessous de la moyenne mobile de 600 jours, ce qui, dans certains cas, laisse présager une période de déclin plus longue sur les marchés boursiers, observe le gérant.
Les niveaux de valorisation des entreprises américaines sont également devenus nettement moins chers. Le Price Earning Ratio calculé avec les estimations de bénéfices à 12 mois est désormais inférieur à 16, soit le niveau qui prévalait avant la crise du coronavirus.
La saison des résultats, qui commence en juillet, est désormais suivie avec un intérêt particulier. Pratiquement aucun avertissement sur les bénéfices n'a encore été publié, souligne Tomas Hildebrandt.
Selon lui, le facteur clé sera les attentes concernant la durée et la profondeur d'une future récession. On s'attend généralement à ce que l'économie s'adapte relativement rapidement au nouvel environnement de taux d'intérêt et se redresse aux États-Unis.
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