(AOF) - Pour Laurent Denize, co-directeur des investissements chez ODDO BHF, « La période 2022/2023 a été marquée par une remontée fulgurante des taux monétaires passant de 0% à 5% en quelques mois aux Etats-Unis. Cependant, le marché obligataire n’a pas suivi à la même vitesse puisque les taux américains à 10 ans s’affichent désormais autour de 3,5%. Les investisseurs envoient ainsi le signal qu’une récession est proche. Mais peut-on vraiment parler de signal ?
Afin de pouvoir répondre à cette question, il juge essentiel de s'interroger sur la qualité des signaux historiques envoyés par les marchés de taux.
" La dernière flambée des prix du pétrole, après l'annonce de l'OPEC+ de réductions de production, montre à quel point les marchés obligataires peinent à évaluer les chocs d'offre, renforçant les récents avertissements des banques centrales selon lesquels l'inflation est loin d'être contenue ", explique Laurent Denize.
Les points morts d'inflation anticipent une inflation annuelle aux États-Unis inférieure à 3 % en moyenne au cours de l'année à venir, alors même qu'elle se maintenait sur des niveaux très élevés de 7,8 % au cours des 12 derniers mois.
Sachant que la hausse des taux des banques centrales n'a que peu d'effet sur la partie exogène de l'inflation, le paradoxe actuel entre stimulus fiscaux et durcissement monétaire complique encore la tâche des économistes et des investisseurs à modéliser la trajectoire de l'inflation, aussi bien dans son caractère soi-disant transitoire, que dans sa vitesse de décélération.
" De manière évidente l'inflation reste, avec la croissance, l'un des paramètres clés de l'estimation du niveau des taux à long terme ", souligne Laurent Denize.
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