Marchés

Élections US: "Le marché est plutôt en faveur de Kamala Harris" (B. Brezinski, Boston Partners)

Publié le 25 octobre 2024 à 16h44

  AOF

(AOF) - "A court terme, les marchés monteraient en cas de victoire de Donald Trump et baisseraient pour Kamala Harris, mais à long terme, les politiques de Harris sont meilleures pour le marché car elles provoquent moins d'inflation, et parce que les taux d'imposition qu’elle prévoit sont plus standardisés". C’est ce qu’a déclaré Brad Brezinski, responsable des relations Investisseurs & porte-parole de la gestion US Value de Boston Partners, lors d’un déjeuner de presse organisé à Paris par Robeco le 23 octobre 2024.

"D'une manière générale, une présidence Trump serait propice pour les petites et moyennes capitalisations, tandis qu'une présidence Harris serait plus favorable aux grandes capitalisations", a ajouté le gérant. "Aucun des deux n'est idéal pour les méga-capitalisations car les dépenses et les impôts des multinationales augmenteraient" dans les deux cas.

La performance du S&P500 sur 3 mois plaide en faveur d'une victoire de Harris

Le gérant observe le rendement du S&P 500 sur les trois mois précédant les élections, sur les 30 élections organisées depuis 1928: s'il est négatif, historiquement, le parti du président sortant a perdu, s'il est positif, son parti a gagné, c'est ce qui s'est passé dans 83 % des cas.

"Aujourd'hui si vous prenez simplement les rendements du S&P 500 d'août, septembre et octobre 2024, ils sont positifs, ce qui devrait être un bon signe pour Harris", relève Brad Brezinski. "Le marché est plutôt en faveur de la présidence actuelle", conclut-il.

L'industrie est pro-Harris, la finance est pro-Trump

Sous une présidence Harris, les secteurs qui seraient favorisés sont l'industrie, la santé, la consommation discrétionnaire et les services publics. Les valeurs industrielles auraient le vent en poupe, parce que la candidate veut construire des millions de nouveaux logements, et investir dans les nouvelles énergies vertes. Les valeurs financières sont en revanche des valeurs Trump, car il prévoit de déréglementer le secteur, il l'a promis pendant sa campagne électorale.

La technologie est un secteur divisé. "Harris serait beaucoup plus favorable aux sociétés de logiciels et Trump aux sociétés de semi-conducteurs", affirme le gérant. Les politiques de Trump sur les tarifs douaniers aideraient considérablement les entreprises américaines de semi-conducteurs dont il essaie de rapatrier la production aux États-Unis, tandis que les politiques de Harris seront beaucoup plus favorables aux entreprises de logiciels qui ont des revenus massifs à l'étranger.

Cependant le fait qu'un président soit favorable à un secteur n'est pas une garantie que ce secteur performe mieux durant son mandat. En prenant l'exemple de l'énergie, sur les quatre années de présidence Biden, partisan des énergies vertes, le gérant observe que l'indice S&P Clean Energy a été négatif tandis que l'indice S&P Oil a montré une hausse . C'était l'inverse sous Trump, très "carbon-friendly", de 2016 à 2020: les actions des énergies propres se sont bien comportées, les actions pétrolières ont mal performé  

Présidentielle: un impact de court terme sur les marchés

Le gérant souligne que l'impact de la couleur politique du gouvernement sur le marché "peut être important sur des périodes de court terme", mais que sur "le long terme, le marché se règle sur les bénéfices des entreprises et la croissance de l'économie". Au cours des 75 dernières années, quelle que soit la composition du gouvernement, qu'il soit entièrement démocrate, entièrement républicain, ou divisé, le S&P n'a jamais enregistré sur un cycle complet un rendement négatif en moyenne.

De plus "quel que soit le vainqueur, républicain ou démocrate, le S&P 500 se porte bien en termes annualisés" en année électorale. 13 des 16 derniers présidents ont vu un rendement annualisé d'au moins 10 % pour le S&P 500. Il n'y a eu que trois mandats présidentiels négatifs sur le dernier siècle : celui de Herbert Hoover, à cause de la Grande Dépression dans les années 1920, celui de Richard Nixon avec le Vietnam et de ses problèmes politiques, et celui George W. Bush avec le 11 septembre et la grande crise financière.

L'info financière en continu

Chargement en cours...

Analyses

Le blog de David Benmussa Directeur exécutif ,  Nordea AM - Régional Head France & Benelux

Obligations sécurisées : l’alternative pertinente pour rémunérer ses liquidités

Les investisseurs prudents ne sont pas condamnés à percevoir des rendements négatifs sur leurs…

Publié le 25/04/2025

Le blog de Frédéric Leroux gérant global ,  Carmignac

Qui a raison sur l’inflation ?

Depuis quatre ans, d’importantes tendances structurelles qui orientent les prix à long terme se sont…

Publié le 23/04/2025

Le blog de Tarek Issaoui chef économiste et responsable des processus de gestion ,  Sycomore AM

Où acheter : vers un ordre boursier multipolaire

Au premier trimestre, les actions américaines ont massivement sous-performé les indices globaux.…

Publié le 16/04/2025

Dans la même rubrique

Natixis IM : " ne pas s’attendre à une baisse des taux de la Fed en mai "

(AOF) - " Que peut-on attendre de la Réserve fédérale lors de sa réunion du 7 mai ? ", s'interroge...

Groupe Banque Richelieu : une modification de la politique de la Fed semble peu probable en mai

(AOF) - Donald Trump s’en est récemment pris de façon virulente à la politique monétaire de la...

"Les droits de douane n'auront pas d'impact trop négatif sur la zone euro" (ABN Amro IS)

(AOF) - "L'indice PMI composite de la zone euro s'est établi légèrement en deçà des attentes. Le...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…