(AOF) - "La croissance économique allemande devrait être de zéro au mieux pour 2024 et le consensus table actuellement pour une croissance de 0,6 % en 2025, ce qui est mieux, mais malheureusement toujours très faible. La Bundesbank a de son côté récemment abaissé ses prévisions de manière assez drastique et prévoit maintenant 0,2 % de croissance pour l’année à venir (contre 1,1 % précédemment). Nous ne sommes pas plus positifs que la Bundesbank", souligne François Rimeu, Stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM.
Selon François Rimeu, les problèmes sont toujours les mêmes et sont les conséquences des choix politiques faits en Allemagne au cours des dernières années.
Il développe : "l'Allemagne dépend à l'heure actuelle de la capacité de ses investissements en énergies renouvelables à produire de l'énergie à prix compétitifs tout en offrant une énergie tout le temps disponible. Les dernières semaines ont montré que cela était très difficile lorsque l'ensoleillement et le vent faiblissent, provoquant une hausse très importante des prix de l'électricité sur les contrats de court terme. La politique énergétique allemande est pour le moment un échec avec une production instable, des prix volatils et une dépendance in fine au charbon".
L'industrie au sens large représente une partie significative de l'économie allemande, ajoute-t-il. Il est alors illusoire d'imaginer un rebond significatif de l'Allemagne tant qu'elle ne sera pas capable d'approvisionner ses entreprises en énergie à un coût compétitif.
Les conséquences de cette énergie à prix élevé ne s'arrêtent pas au secteur industriel. Les prix de la nourriture, liés au prix du gaz (nécessaire aux engrais), ont aussi progressé de manière prononcée. Le consommateur allemand doit donc faire face à des prix élevés des biens non substituables, énergie et nourriture, touchant de manière disproportionnée les couches les moins aisées de la population. Cela joue négativement sur l'épargne disponible et logiquement sur la confiance des consommateurs. Il est logique dans ce contexte que la consommation reste atone en Allemagne, conclut François Rimeu.