(AOF) - "Les résultats préliminaires des élections fédérales allemandes sont globalement en ligne avec les attentes, ce qui rassure les marchés. La CDU/CSU a largement gagné tout en étant loin d'obtenir la majorité des sièges, et l'Afd a doublé son score des précédentes élections mais ne jouera pas de rôle dans le nouveau gouvernement", commente Xavier Chapard, directeur de la recherche chez La Banque Postale AM.
Il faudra probablement attendre 2 mois pour qu'un accord de coalition gouvernemental avec le SPD soit en place, mais une coalition a deux (plutôt qu'à 3 avec les verts) maintient l'espoir d'un gouvernement capable d'agir et plutôt pro-business.
Cela dit, les trois principaux partis centristes ne disposent pas de la super-majorité nécessaire pour changer la constitution, ce qui peut rendre plus compliquer l'assouplissement attendu de la politique budgétaire.
"Au-delà de l'Allemagne, ces élections vont ouvrir la voix aux négociations entre européens, en particulier en ce qui concerne le rôle qu'ils peuvent jouer dans les négociations de paix en Ukraine et la feuille de route pour la politique de défense européenne. A court terme, le marché réagira à la probabilité que les prix de l'énergie baissent en Europe (grâce à la baisse de l'incertitude et au potentiel retour de l'offre Russe) et à la vitesse et l'ampleur de la hausse des dépenses militaires et de reconstruction de l'Europe", explique Xavier Chapard.
"Ces deux éléments sont positifs pour les actifs européens, même si les espoirs des marchés nous semblent déjà très élevés. En effet, les chances que les sanctions européennes sur l'énergie russe soient assouplies ou retirées nous semblent limitées dans un scénario de paix imposée à l'Ukraine (et en grande partie à l'Europe)", poursuit-il.
Par ailleurs, la hausse des dépenses militaires européennes risque d'être graduelle et d'une efficacité limitée (par manque de coordination entre les pays et vu l'intensité de ses dépenses en importations).