Si la remontée des taux incite les assureurs à collecter sur l’actif garanti pour améliorer le rendement de ce dernier, le cap de la diversification reste étroitement monitoré. Les unités de compte à faible risque restent privilégiées.
Les assureurs ont le sourire. L’an dernier, l’enveloppe préférée des épargnants français a conforté son statut en enregistrant une collecte nette de 29,4 Md€, en très nette hausse par rapport à 2023 (2,4 Md€). Il faut remonter à 2010 pour trouver un niveau plus élevé. « La dynamique a été porteuse pour l’assurance vie sur l’ensemble de l’année, indique Paul Esmein, directeur général de France Assureurs. Elle s’explique largement par une collecte nette importante sur les unités de compte, qui retrouve les niveaux de 2021 et 2022, bien au-dessus du reste de la décennie. »
Néanmoins, le retour sur le devant de la scène du fonds en euros a aussi été un marqueur fort l’an passé. En effet, même si la collecte nette est demeurée négative, les versements sur l’actif garanti ont été conséquents, à plus de 107 Md€, soit 62 % des flux totalisés sur l’année. « Nous avons perçu l’an dernier avec nos partenaires CGP que leurs clients étaient en quête de sécurité, pointe Delphine Mantz, directrice réseaux CGP, courtiers et gestion privée de BNP Paribas Cardif France. A cette fin, ils se sont notamment tournés vers le fonds en euros, qui allie la garantie du capital et un rendement performant. » Ce mouvement a été encouragé par la forte remontée des taux de rendement opérée depuis deux ans. En 2023, le taux moyen s’est élevé à 2,60 % et il devrait être stable pour 2024. « Le marché est solide en France, avec des ratios de solvabilité très élevés, et les assureurs disposent de provisions pour...