Les petites capitalisations ont toutes les raisons d’intéresser à nouveau les investisseurs
Les petites capitalisations européennes ont connu l’an dernier l’une des pires années de leur histoire et n’ont toujours pas rattrapé leurs retards de valorisation en ce premier semestre 2023. Elles affichent pourtant une croissance plus élevée que les grandes capitalisations à long terme.
2022 a été véritablement une annus horribilis pour les marchés. Si les grands indices mondiaux ont connu de fortes baisses, les valeurs de croissance et les petites capitalisations ont été les plus touchées. Cette dernière classe d’actifs a même connu la plus forte baisse jamais enregistrée par rapport aux grandes capitalisations. En effet, dans un climat de forte aversion au risque, les petites capitalisations sont considérées comme plus risquées, mais sur le long terme, ce n’est pourtant pas nécessairement vrai.
Les investisseurs ont encore un appétit limité pour ce segment de marché, ce qui crée des opportunités d’entrée attrayantes alors que les actions européennes sont à nouveau intéressantes. A l’avenir, les petites capitalisations pourraient même tirer leur épingle du jeu. Traditionnellement, les petites et moyennes entreprises affichent en effet une croissance plus forte que les grandes sociétés sur le long terme. C’est ce qu’on appelle la prime aux « petites capitalisations ». Par exemple, au cours des 21 dernières années, les rendements corrigés du risque du MSCI Europe Small Cap ont été nettement supérieurs à ceux du MSCI Europe Large Cap et du MSCI Europe Mid Cap*.
Le problème ici est que la surperformance n’est pas linéaire. En temps de crise, les petites capitalisations ont historiquement enregistré de moins bonnes performances, ce qui a certainement été le cas en 2022. Pourtant, elles sont historiquement un bon indicateur des cycles économiques à venir. Cela signifie qu’elles commencent souvent à chuter avant les premiers signes de problèmes économiques et se retournent régulièrement avant que les données économiques n’aient atteint leur niveau le plus bas.
De nombreuses victimes du « sell off » de l’an dernier, notamment dans le secteur de la croissance de qualité, ont le potentiel pour rebondir fortement à moyen terme. En effet, des entreprises dont les fondamentaux sont souvent très bons ont vu leurs atouts éclipsés par le comportement de marché général. Même les sociétés dotées de solides atouts et capables de prouver leur pouvoir de fixation des prix par plusieurs séries d’augmentations ont été confrontées à une compression des valorisations. Et ce, même si elles n’ont été que très peu touchées par la crise de l’énergie (en raison de la faible intensité énergétique de leur activité) et qu’elles n’ont pratiquement pas eu à accepter de charge supplémentaire liée aux augmentations des taux d’intérêt en raison de leur faible endettement.
Le monde des petites capitalisations regorge d’entreprises de croissance de grande qualité, dont beaucoup sont des leaders du marché mondial dans leur segment respectif. Les secteurs qui profitent de mégatendances telles que la numérisation des soins de santé ou du secteur technologique, les progrès de la technologie médicale ou les exigences croissantes en matière d’efficacité énergétique sont particulièrement prometteurs.
* Berenberg, Bloomberg, décembre 2001 (début de la série de données pour le MSCI Europe Mid Cap) – décembre 2022.
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