Parole d'expert - Guillaume Rigeade, EdRAM

«Dans un environnement plus complexe, il faut privilégier les gestions actives et opportunistes»

Publié le 27 avril 2018 à 11h50    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h51

Communiqué

Les marchés obligataires sont chers, offrent un rendement limité et sont exposés au risque de remontée des taux. Pour Guillaume Rigeade, gérant du fonds Edmond de Rothschild Fund Bond Allocation, ils offrent tout de même des opportunités, à condition d’y investir de manière flexible et sélective.

Après plusieurs années très favorables, les marchés obligataires évoluent aujourd’hui dans un environnement plus contrasté…

De manière générale, ces marchés sont aujourd’hui chers, même si cette cherté est justifiée. De fait, le contexte macroéconomique, marqué par une convergence du cycle au niveau mondial, est très favorable. Les entreprises se portent donc bien et leurs profits sont en hausse, ce qui signifie, pour les investisseurs obligataires, que les taux de défaut sont faibles et que les fondamentaux du crédit s’améliorent. En contrepartie, ce dynamisme économique légitime un changement de politique de la part des banques centrales. Celles-ci vont se montrer moins accommodantes et vont cesser de soutenir les marchés obligataires. Aux Etats-Unis, le resserrement monétaire, qui a commencé dès la fin 2015, va se poursuivre. En Europe, la BCE ralentit progressivement le rythme de ses achats d’actifs – il est possible que le quantitative easing s’arrête en septembre – et elle pourrait augmenter ses taux directeurs à partir de l’an prochain.

Dans ces conditions, est-il toujours opportun de se positionner sur le marché obligataire ?

Ces dernières années, les obligations étaient considérées comme des valeurs refuge permettant de protéger un portefeuille. Ce n’est plus le cas. Au contraire, elles peuvent même potentiellement devenir une source de risque. Les gestions passives s’exposent en effet à un risque de taux très fort. Il faut donc privilégier les gestions actives jouissant de larges marges de manœuvre pour s’adapter à ce contexte de marché moins favorable.

Votre gestion est-elle adaptée à cette nouvelle donne ?

Le processus de gestion de notre fonds EdR Fund Bond Allocation est flexible et permet donc de répondre à ces nouveaux défis. Il repose sur trois piliers. Tout d’abord, nous gérons le risque de taux du portefeuille en fonction de nos anticipations sur la courbe des taux, sa sensibilité pouvant osciller entre – 2 et + 8. Ensuite, notre univers d’investissement est très large et porte sur tous les actifs obligataires, le but étant de sélectionner de manière opportuniste ceux qui présentent le meilleur potentiel de performance. Enfin, la sélection des émetteurs repose sur les expertises que les 20 gérants obligataires de notre société de gestion déploient sur les différents segments (dettes souveraines, émergentes et financières, crédit investment grade et high yield, obligations convertibles). Le choix des obligations leur est confié.

Quels segments du marché obligataire faut-il privilégier ?

Globalement, nous sommes prudents sur les marchés obligataires, ce qui se traduit par le niveau élevé de cash dans notre portefeuille, autour de 25 % à fin mars 2018. Néanmoins, il reste un certain nombre d’opportunités d’investissement, notamment sur le segment de la dette d’entreprise. Les fondamentaux sont bons et le risque de défaut est donc limité. Nous investissons sur le high yield européen, qui offre un spread plus intéressant que l’investment grade, autour de 250 points de base. Nous estimons en particulier que les obligations subordonnées financières présentent un potentiel de performance intéressant. L’évolution du cadre réglementaire est favorable pour le secteur bancaire : avec la création de l’union bancaire européenne et le renforcement des réglementations, la solvabilité et donc la qualité de crédit des émetteurs se sont améliorées. Ceci devrait entraîner une compression de la prime de risque.

Dans une optique de diversification, nous regardons les émetteurs américains investment grade, plus précisément les grosses entreprises que nous jugeons solides, exposées au cycle mondial et qui bénéficient de la politique de la nouvelle administration. Nous nous intéressons également aux pays périphériques de la zone euro, tels que le Portugal, la Grèce, ou encore Chypre. Enfin, nous sommes positionnés sur les obligations indexées sur l’inflation européenne, dans l’optique d’une accélération de cet indicateur. 

 

Edmond de Rothschild Fund Bond Allocation est un compartiment de la Sicav de droit luxembourgeois agréée par la CSSF et autorisé à la commercialisation en France. La gestion financière du compartiment Edmond de Rothschild Fund Bond Allocation est déléguée à Edmond de Rothschild Asset Management (France). Ce compartiment est noté en catégorie 3 (classes A, B et I), en ligne avec la nature des titres et des zones géographiques présentées dans la rubrique «objectifs et politique d’investissement» du document d’informations clé pour l’investisseur (DICI). Les risques décrits ci-dessous ne sont pas limitatifs. Il appartient aux investisseurs d’analyser le risque inhérent à chaque investissement et de se forger leur propre opinion. Risque de perte en capital, risque de crédit, risque de crédit lié à l’investissement dans des titres spéculatifs, risque de taux, risque lié à l’investissement sur les marchés émergents, risque lié à l’engagement sur les contrats financiers et de contrepartie.

 

 

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