Parole d'expert - Sabrina Cadalen, Federal Finance Gestion

«L’intégration des critères ESG doit être évolutive»

Publié le 27 avril 2018 à 12h03    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h51

Communiqué

Fort d’une offre de gestion ISR1 développée dès 2000, Federal Finance Gestion (FFG) capitalise sur son expertise en analyse extra-financière mais aussi sur la démarche de responsabilité sociale d’entreprise développée par sa maison mère, le Crédit Mutuel Arkea, pour proposer des solutions à empreinte ESG2 adaptées aux besoins et contraintes des différents profils de clientèle. Explications de Sabrina Cadalen, responsable analyse ISR chez Federal Finance Gestion.

Comment l’approche en investissement responsable de Federal Finance Gestion s’est-elle structurée dans le temps ?

Nous avons la conviction chez FFG que les enjeux ESG sont susceptibles d’influer sur la performance à moyen et long termes des acteurs économiques. Nous avons donc souhaité capitaliser sur l’expertise en analyse extra-financière que nous développons depuis près de vingt ans, avec une gamme de sept fonds ISR et pas moins de 2 000 sociétés suivies, pour intégrer les critères ESG à nos solutions d’investissement classiques. Néanmoins, il est essentiel de le faire de manière pragmatique.

C’est-à-dire ?

L’approche best-in-class, sur laquelle nous avons initialement structuré notre gamme de gestion responsable, ne répond qu’en partie aux attentes des différents types d’investisseurs. Certains souhaitent des filtres d’exclusion supplémentaires, d’autres veulent flécher leurs investissements vers des actifs «responsables». Appliquer de manière identique les trois dimensions de l’ESG n’est pas non plus toujours possible ni pertinent selon les solutions d’investissement. L’intégration doit donc être souple et évolutive pour répondre aux attentes et contraintes de chaque profil de clientèle.

Que proposez-vous pour les particuliers ?

Les particuliers ont conscience que les actions sont aujourd’hui parmi les rares classes d’actifs en mesure de générer des rendements attractifs. Mais, pour réduire le risque de perte en capital associé, ils privilégient souvent les fonds à formules. Nous structurons donc des solutions à formules conjuguant une empreinte responsable et une protection partielle du capital en cas de baisse des marchés d’actions. Notre offre actuelle, Federal Ambition Climat, est indexée sur l’indice ECO 50 d’Euronext, composé de 50 actions européennes sélectionnées sur la base de leur score «climat» et de leur liquidité.

Une partie des clients institutionnels de FFG est d’inspiration religieuse. Comment les accompagnez-vous ?

Les diocèses, les congrégations mais aussi les associations d’inspiration catholique représentent en effet environ un tiers de nos clients institutionnels. Pour répondre aux principes de l’Evangile et être en accord avec la mission de l’Eglise, une approche best-in-class n’est pas suffisante. Nous proposons donc une gestion «éthique», initiée en 2013 dans le cadre d’un fonds dédié pour un groupement de congrégations de sœurs. Pour nous aider à intégrer les principes éthiques de l’Eglise, nous avons constitué le Comité «Princificat3» qui regroupe des membres de notre équipe de gestion, des représentants de l’Eglise mais aussi des laïcs. Cette co‑construction nous a permis, en 2017, de proposer au grand public le fonds Federal Ethi-Patrimoine.

Qu’en est-il pour les mutuelles et les assureurs ?

Même si les mutuelles et les assureurs ont historiquement une forte sensibilité ESG dans la gestion de leurs actifs, l’article 173 de la loi sur la transition énergétique (LTE) les oblige désormais à expliquer comment ils prennent en compte les critères ESG et climat dans leurs politiques d’investissement. Nous élaborons donc avec eux des solutions adaptées avec des filtres d’exclusion adéquats et des rapports d’impact dédiés.

L’information délivrée par les sociétés est-elle suffisante pour élaborer ces rapports d’impact ?

Nous sommes aujourd’hui confrontés à un manque de transparence en matière d’informations ESG de la part des sociétés dans lesquelles nous investissons. Même si la loi NRE4 oblige les sociétés à rendre compte dans leur rapport annuel de leur gestion sociale et environnementale, les informations fournies sont encore nettement insuffisantes pour élaborer des rapports d’impact adaptés à la LTE. Federal Finance Gestion a donc adhéré à deux initiatives, la «Climate Action 100+» et le PRI-led Engagement on Climate Change Transition for Oil & Gas. Ces coalitions d’investisseurs souhaitent, sur la base des recommandations de la Task Force on Climate-Related Financial Disclosure, un groupe d’experts sur le climat placé sous l’égide du G20, inciter les sociétés à élaborer des reportings standardisés sur l’impact de leur activité sur le climat et inversement. 

1. Investissement socialement responsable.

2. Environnemental, social, de gouvernance.

3. Principes financiers catholiques.

4. Loi sur les nouvelles régulations économiques de 2001. 

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