Parole d'expert

Lyxor Asset Management : «La réactivité de notre stratégie multi- asset permet de générer du rendement»

Publié le 6 mai 2016 à 16h29    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h56

Communiqué

Pour Florence Barjou, responsable de la gestion multi-asset chez Lyxor Asset Management, diversification et réactivité deviennent incontournables dans un environnement volatil, où le risque de corrélation peut être important.

Quelle lecture faites-vous de l’évolution de l’environnement macroéconomique et quelles sont les principales contraintes des investisseurs ?

Les contraintes varient selon les investisseurs mais tous ont besoin de rendement, ce qui, dès lors que les obligations d’Etat affichent des rendements négatifs, est difficile à obtenir actuellement sans prendre des risques accrus. L’ancienne grille de lecture qui associe obligations souveraines et actif sans risque ne convient donc plus. Pour leur part, les actions présentent encore une prime de risque relative et des dividendes qui sont attrayants. Mais, là encore, la volatilité peut être importante. Nous sommes maintenant arrivés à une phase du cycle macroéconomique plus délicate avec des moteurs de croissance qui tournent au ralenti. Le cycle à venir sera probablement très mou, avec un potentiel de croissance plus faible qu’auparavant, ce qui fait peser des risques sur les profits des entreprises. Simultanément, les incertitudes sur la capacité des banques centrales à sortir de la trappe à liquidité entretiennent une volatilité source d’accrocs sur les marchés financiers.

Est-ce que les fonds multi-assets, comme Lyxor ARMA*, restent bien adaptés à ce nouvel univers d’investissement ?

Oui bien sûr, les fonds multi-classes d’actifs s’avèrent parfaitement adaptés. Tout d’abord, lorsque les marchés financiers manquent de visibilité, il est préférable de rester diversifié. C’est tout l’intérêt de notre gamme ARMA qui investit sur des sous-jacents variés : actions, obligations souveraines, crédit et matières premières. Aujourd’hui, je ne conseillerais à personne d’investir uniquement en actions ou en obligations mais plutôt de bien diversifier les risques pris dans le portefeuille. Par ailleurs, face à une volatilité durablement élevée, la réactivité de la gestion est essentielle. Bien sûr, nous ne prétendons pas toujours acheter au plus bas et vendre au plus haut, mais nous avons bâti des processus d’allocation robustes qui combinent des techniques de budgétisation des risques avec une gestion tactique qui permet de maximiser l’exposition aux marchés les plus prometteurs du cycle économique tout en protégeant la performance.

Nous considérons en outre que le risque ne se résume pas à la volatilité, mais qu’il faut tenir compte de la corrélation entre classes d’actifs. Comme nous l’avons vu en 2013, acheter une obligation en pensant qu’elle protégera forcément le portefeuille contre une baisse du marché actions serait une erreur. Lorsque tous les actifs baissent, la bonne manière de protéger un portefeuille long-only consiste à gérer l’exposition globale de manière dynamique et de réduire les risques rapidement et de manière conséquente. C’est exactement ce que nous faisons dans la stratégie ARMA 8, avec des expositions qui ont historiquement varié entre 210 % et 55 %, soit quasiment du simple au quadruple.

Atténuer la volatilité d’une solution d’investissement pour faire face aux contraintes des investisseurs ne réduit-il pas excessivement l’espérance de gain ?

Nous gérons le risque de nos portefeuilles de manière dynamique afin d’éviter ce biais. Nous cherchons à accroître l’exposition lorsque les conditions de marché sont favorables, mais à réduire la voilure en cas d’avis de tempête. Ainsi, moins l’environnement est volatil et plus les corrélations sont faibles, plus nous augmentons l’exposition puisque cela fait sens de prendre du risque dans des conditions de marché favorables. En revanche, dans un environnement comme celui que nous avons connu en début d’année, marqué par une volatilité très importante et des corrélations instables, nous préférons protéger le portefeuille et réduire les expositions. Il faut donc avoir une lecture assez dynamique des conditions de marché afin de capter les primes de risque au bon moment.

Quel est votre scénario d’investissement pour le deuxième semestre 2016 ?

Comme au premier semestre, nous tablons sur un marché qui évolue le long d’une tendance plutôt plate, avec des phases de volatilité importante. Les banques centrales ont réussi à rassurer mais probablement pas de manière durable. En Europe notamment, la BCE fait ce qu’elle peut, mais tant que politiques budgétaire et monétaire ne seront pas coordonnées, il est difficile d’attendre un impact fort sur la croissance. En effet, même si la BCE crée les meilleures conditions possibles pour que les banques puissent prêter aux entreprises, cela n’aura que peu d’impact si les carnets de commandes ne se regarnissent pas. Dans ce contexte, les résultats des entreprises resteront clés.

* Lyxor Absolute Return Multi-Asset 8 est un fonds long-only qui vise à générer une appréciation nette du capital sur un horizon de placement de 3 à cinq ans avec une volatilité inférieure à 8 %.

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