Parole d'expert - Fabien Labrousse, Schelcher Prince Gestion.

«Miser sur la gestion multi-stratégies pour capter la valeur ajoutée des marchés obligataires»

Publié le 27 avril 2018 à 11h54    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h51

Communiqué

Les marchés obligataires devraient connaître de fortes variations cette année. Une diversification des stratégies d’investissement s’impose pour générer de la performance en toutes circonstances. Les explications de Fabien Labrousse, gérant multi-stratégies chez Schelcher Prince Gestion.

Quel est l’intérêt d’une gestion multi-stratégies dans le contexte de marché actuel ?

Les marchés obligataires sont chers, notamment en raison du contexte macroéconomique, tous les indicateurs étant au vert. En même temps, ils offrent une visibilité limitée, compte tenu des incertitudes sur l’ampleur du resserrement monétaire de la part des banques centrales. Ils risquent donc de connaître de fortes variations cette année.

Dans ces marchés moins linéaires, les gestions multi-stratégies peuvent faire la différence car elles ont la possibilité d’exploiter un large éventail de stratégies obligataires. Elles peuvent donc capter les opportunités de marché grâce à une allocation dynamique entre les différentes stratégies disponibles et les performances seront réparties sur différents moteurs.

C’est le cas pour votre fonds Schelcher Prince Opportunités Européennes…

Effectivement, ce fonds peut investir dans une dizaine de stratégies différentes : macro (sensibilité aux taux, spreads des pays périphériques, arbitrage de courbes, inflation), crédit (portage, exposition aux CDS), diversification (exposition aux actions, aux devises et aux émergents) et cash. Le but est d’avoir un fonds obligataire tout-terrain et flexible, capable de générer de la performance dans toutes les circonstances.

Quelles sont les stratégies que vous privilégiez actuellement ?

Nous continuons bien entendu à faire du crédit portage, principal contributeur à la performance l’an passé, mais nous mettons aussi en place d’autres stratégies qui nous semblent pertinentes.

Nous faisons notamment de l’arbitrage de courbes. De fait, nous envisageons un resserrement de l’écart entre les taux à 10 ans allemand et américain, qui ressort actuellement à 230 points de base.

Nous anticipons aussi une remontée de l’inflation, à travers des obligations indexées (dont nous vendons les sous-jacents pour capter la seule composante inflation) et des swaps sur l’inflation.

Enfin, dans une optique de remontée graduelle des taux, nous allons piloter de manière très dynamique la sensibilité du portefeuille, qui peut osciller dans une fourchette comprise entre – 3 et + 5. Elle est actuellement négative et s’établit à – 1,7.

Dans les prochains mois, nous pourrions à nouveau nous positionner sur les écarts de spreads des pays périphériques.

De manière générale, il ne faut pas hésiter à sortir des sentiers battus, par exemple en recherchant des titres plus «techniques» comme les obligations financières subordonnées, qui recèlent encore de la valeur, et à se montrer contrariant, c’est-à-dire à rechercher des idées en dehors du consensus. Ceci correspond d’ailleurs à notre philosophie de gestion, puisque nous sommes des gérants de conviction. Il faut aussi aller chercher des idées d’investissement convexes, c’est-à-dire celles dont la sous-performance éventuelle est limitée et le potentiel de performance bien supérieur.

Cette année, le défi sera double : capter le potentiel de hausse des marchés obligataires mais aussi amortir leur éventuelle baisse. Comment protégez-vous votre portefeuille ?

Nous préférons ne pas prendre de risque car nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement des marchés obligataires. Le profil de notre fonds Schelcher Prince Opportunités Européennes est donc plus prudent depuis la fin de l’année dernière. Nous avons mis en place trois types d’amortisseurs afin de mieux résister en cas de baisse des marchés. Nous nous couvrons via des CDS, soit sur des émetteurs individuels soit sur des indices. Nous avons aussi des protections optionnelles sur les marchés de taux et actions. Enfin, nous sommes investis à hauteur de 17 % environ sur des titres très courts qui offrent une rémunération positive et sont très liquides. Nous avons ainsi la marge de manœuvre nécessaire pour saisir les opportunités d’investissement qui se présenteront.

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