Parole d'expert

Schelcher Prince Gestion : «Schelcher Prince Gestion développe une stratégie obligataire opportuniste»

Publié le 6 mai 2016 à 16h29    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h56

Communiqué

En dépit du succès de son fonds à échéance, la société de gestion s’adapte à l’environnement de taux négatif en lançant Schelcher Prince Obligation Moyen Terme : un fonds obligataire crédit à dominante de portage et avec une allocation opportuniste et tactique de la poche cash.

Vous lancez un nouveau fonds obligataire qui prend la relève des fonds à échéance de Schelcher Prince Gestion. Pourquoi une telle mutation ?

Lorsque nous avons créé le fonds à échéance de Schelcher Prince, en 2008, année marquée par la crise du crédit, les conditions de marché étaient idéales car le risque était bien rémunéré. Un emprunt Saint-Gobain, cyclique française notée «BBB», servait alors du 7 %. Fin 2011, la question de sa prorogation n’a pas fait débat. Après un track record de 22,8 % en trois ans, la crise de la dette européenne offrait de nouveau une opportunité sur le marché du crédit. Depuis, quatre années ont passé et le fonds a de nouveau tenu toutes ses promesses, les dépassant même en affichant une performance de 28 % supplémentaire. Alors qu’il devait arriver à terme fin 2016, la question de son renouvellement s’est naturellement posée. Seulement, le contexte de marché a changé : les spreads de crédit ont certes légèrement augmenté depuis un an et demi mais les taux sans risque sont désormais négatifs alors qu’ils évoluaient entre 3 % et 3,5 % en 2008 et 2011. Pour reprendre l’exemple de Saint-Gobain, un emprunt similaire à sept ans ne sert plus que 0,7 % aujourd’hui. Pour avoir une rémunération plus élevée, il faudrait prendre bien plus de risque. Partant de ce constat, nous avons décidé de ne pas faire porter au client ce risque dont il n’a pas forcément conscience.

Comment abordez-vous ce fonds obligataire dans un environnement de taux négatif ?

Compte tenu de l’évolution du comportement des marchés financiers, nous souhaitons passer d’une gestion traditionnelle qui est un peu une gestion d’allocataire, à une gestion opportuniste et tactique. En effet, les taux sont très bas, même négatifs sur une partie de la courbe. Ce n’est pas très intéressant en soi. Mécaniquement, tous les autres actifs financiers ont été inflatés par l’action des banques centrales ; même si les actions ne paraissent pas forcément trop chères, on sent bien que le contexte mondial est d’une certaine manière fragilisé. Les risques de récession augmentent et cela crée régulièrement des incertitudes. Ces derniers temps, à chaque fois qu’il y a eu un choc exogène, il s’est transmis à l’ensemble des actifs. Pour la partie portage du portefeuille, nous allons nous concentrer sur des maturités courtes, à 2-3 ans, qui apportent plus de visibilité et une sécurité supplémentaire pour ce fonds qui se veut avant tout prudent. Ces titres devront franchir avec succès le filtre de notre analyse crédit, véritable savoir-faire de Schelcher Prince Gestion.

Quelle est votre stratégie pour générer de la performance ?

En plus de la partie portage, qui représentera entre 50 % et 75 % du portefeuille et apportera entre 2 % et 3 % de performance au fonds, le fonds conservera une partie cash importante destinée à être investie et libérée rapidement. Ce fonds peut être géré avec une certaine liberté. Le gérant ne sera pas contraint par l’impératif institutionnel : pas d’obligation d’investir quand le marché est trop cher, ambition de le faire quand le marché broie du noir. Cela peut prendre la forme, à très court terme, de nouvelles émissions qui arrivent avec un rendement supérieur ou à moyen terme d’opportunités naissant des à-coups du marché. Dans un monde à rendement très faible et relativement anxiogène, ces mouvements-là feront la différence. Ils pourraient permettre de doubler la performance de notre partie portage et procurer une rentabilité du fonds à + 4 %/+ 5 %.

Quel est votre univers d’investissement ?

Le fonds Schelcher Prince Obligation Moyen Terme est opérationnel depuis fin mars 2016 et affiche un encours de 63 millions d’euros répartis dans la zone OCDE. Nous nous concentrons sur les principales catégories d’obligations, publiques, privées et même convertibles sans que cette dernière classe d’actifs n’apporte pas plus de 10 % de risque action dans le portefeuille. La notation du crédit ne constitue pas une barrière dans la sélection, le fonds peut même être investi jusqu’à 50 % dans la catégorie spéculative dans le but de chercher de la performance tout en contrôlant le risque. Ce fonds apporte à la fois une solution assez prudente pour accompagner l’allocation d’actifs chez les particuliers et une solution dynamique pour les investisseurs institutionnels coincés entre des fonds monétaires en taux négatifs, et des placements plus risqués, mais moins à même comptablement de capter ces opportunités de court terme.

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