Lancé fin mars, le VanEck Defense UCITS ETF1 a été le premier ETF en Europe investissant dans des entreprises de la défense, un secteur délaissé depuis des années par les investisseurs…

Le secteur de la défense est effectivement un sujet sensible en Europe, notamment au regard de l’investissement responsable. Mais avec la guerre en Ukraine et les craintes en matière de sécurité mondiale, un changement de paradigme s’est opéré. Les gouvernements des pays d’Europe de l’Ouest, qui pendant des années n’ont pas respecté la règle des 2 % de dépenses militaires fixée par l’OTAN, s’engagent désormais dans des investissements importants dans le domaine de la défense, avec, par ailleurs, l’intention de respecter à l’avenir cette règle. Les entreprises des secteurs de la sécurité et de l’armement devraient donc bénéficier de cette nouvelle tendance de long terme. Par ailleurs, elles investissent souvent massivement en R&D et développent des technologies de pointe qui peuvent être appliquées au civil et transformer nos modes de vie, comme ce fut le cas pour le GPS et l’Internet.

Quelle est la stratégie de cet ETF ?

VanEck propose des stratégies passives différenciantes et uniquement en réplication physique. Cet ETF, qui suit l’indice MarketVector™ Global Defense Industry, permet d’investir au niveau mondial dans les entreprises leaders qui tirent la majorité de leurs revenus de produits ou de services liés aux équipements et technologies de défense, de cybersécurité à grande échelle et de sous-traitance de services connexes. Classé article 6 SFDR et composé de 29 positions2, il exclut les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires à partir d’armes controversées ou qui ont manifestement enfreint les normes internationales établies.

Quel est l’accueil des investisseurs européens ?

Cet ETF totalise un encours de 60,3 millions d’euros2, collectés notamment auprès de la clientèle retail et des gestionnaires de fortune. Les gouvernements européens essayent désormais de convaincre les institutionnels de la nécessité de financer l’industrie de la défense. Un changement de perception sur la place de la défense dans les enjeux ESG doit probablement s’opérer. Mais la résolution de conflits ou le maintien de la paix permettent aussi de répondre aux problématiques sociales, de gouvernance et de souveraineté de nos démocraties.