Plusieurs baisses de prix de parts de SCPI ont été annoncées ces dernières semaines. D’autres annonces devraient suivre après la demande faite par l’AMF de mettre à jour les expertises des actifs immobiliers. Dès lors, l’image de résilience du produit SCPI, qui a prévalu ces dernières années, pourrait être sérieusement écornée, menaçant ainsi la liquidité du marché.
Crise des subprimes, crise financière, sanitaire… Les crises se sont succédé et les SCPI ont affiché une bonne résistance dans le passé. Toutefois, la hausse des taux pèse aujourd’hui sur la valeur de certains actifs (notamment les grands immeubles de bureaux en périphérie des grandes villes) et pourrait avoir des conséquences bien plus importantes. Plusieurs gestionnaires (AEW Patrimoine, Amundi Immobilier, BNP Paribas REIM et HSBC REIM) ont déjà déprécié la valeur de part d’une dizaine de SCPI. Notons que ces sociétés, qui appartiennent à des groupes bancaires, ont beaucoup collecté dans le passé. Elles se sont positionnées majoritairement sur le bureau. Pour Jérôme Rusak, président de L&A Finance, les baisses de prix de parts ne sont pas une surprise : « nous savions que la hausse des taux pénaliserait les SCPI qui n’ont pas contrôlé leur collecte ni mené des acquisitions sélectives ces dernières années ». La maîtrise de la collecte dans un contexte d’argent facile est donc un élément clé de différenciation entre les véhicules alors que l’environnement a radicalement changé. La société Inter Gestion REIM se veut, elle, particulièrement sereine quant aux prix de parts de ses deux SCPI, grâce à sa gestion rigoureuse. Emilien Rodriguez, directeur général délégué de la société, explique : « Nous avons assumé un délai de jouissance de 6 mois pour laisser le temps de placer la collecte dans de bonnes conditions, tout en ne pénalisant pas les anciens porteurs de parts par rapport aux nouveaux. Par ailleurs, notre positionnement sur le segment du commerce, délaissé par les investisseurs dans le passé, s’avère porteur ».