(AOF) - Le pivot est désormais complet : J.Powell avait préparé le terrain il y a quelques semaines en ne qualifiant plus l'inflation de transitoire, un mot désormais banni du vocabulaire de la Fed, observe Ronan Blanc, gérant analyste chez Financière Arbevel suite à la réunion de la Fed du 15 décembre. A l'issue du FOMC d'hier, l'inflation a changé de statut et est devenu l'ennemi public numéro 1 !
Pour l'arrêter, rien que du classique à base de ralentissement du programme d'achat d'actifs (qui devrait se terminer fin mars 2022) et de hausses de taux (3 en 2022, 3 en 2023 et 2 en 2024) pour porter son taux principal à 2.1%.
"On notera que le niveau auquel la Fed " souhaiterait " s'arrêter est inférieur à son niveau cible de long terme de 2.5%. Un point haut sous ce niveau avec des taux longs à 1.5% sont un mix favorable pour les actifs risqués. C'est ce qui a été salué hier", indique Ronan Blanc.
Le diagnostic sur le front de l'emploi évolue aussi. Le plein emploi est désormais à porter de main mais les conséquences de la crise sanitaire (taux de participation qui a du mal à remonter) sont reconnues comme devoir s'inscrire un peu plus dans la durée. A ce titre, la plan de relance de l'administration Biden pourrait tendre un peu plus les pénuries de main d'œuvre dans certains secteurs (construction pour n'en citer qu'un).
Finalement une décision assez en ligne avec les attentes. La Fed essaie de redevenir acteur de sa politique monétaire avec une certaine réussite (faute avouée à moitié pardonnée ?). Et heureusement pour elle, le pic d'inflation conjoncturel semble proche.
La question à plus long terme est de savoir sur quel niveau elle pourrait atterrir passé ce pic. C'est sans doute là où elle sera attendue. Pour l'instant elle gagne du temps et le fait plutôt bien, souligne le gérant.