(AOF) - Jerome Powell devra « probablement encore procéder à quelques séries de hausses des taux avant de les stabiliser ». C’est ce qu’affirme la société de gestion Mirova dans ses perspectives 2023, jugeant qu’il suffira « sans doute » à la Fed de « viser le marché immobilier pour, en dépit de l’impact défavorable sur l’effet richesse qui en résultera, parvenir à calmer le potentiel d’inflation supplémentaire sans pour autant endommager le potentiel des secteurs productifs aux États-Unis ».
" L'inflation devrait rapidement redescendre autour de 4 à 5 % du fait de la baisse du prix des biens, de l'énergie et via les effets de base " estime la société de gestion. Rappelant qu' " historiquement, chaque fois qu'un pic d'inflation a été atteint, cela s'est avéré très favorable " pour les actions, la société de gestion anticipe " une année positive " pour cette classe d'actifs, avec " des bénéfices plus faibles mais des valorisations plus élevées ". Elle n'envisage cependant qu' " une baisse relativement modérée des BPA sur l'année 2023 (entre 0 et - 10 %) ".
Après s'être contracté de plus de quatre points en 2022, le ratio moyen cours sur bénéfices des actions européennes devrait selon Mirova " rebondir et converger vers sa moyenne historique autour des 14 à 15, reflétant un retour à la croissance tendancielle des bénéfices en 2024 après une légère contraction en 2023 ".
" Nous privilégions les actions européennes par rapport aux actions américaines car " la prime de risque actions relativement aux obligations crédit est bien plus attractive en Europe qu'aux États-Unis ", précise-t-elle, tandis que " l'économie européenne pourrait largement profiter de la réouverture chinoise post-Covid au printemps " et que " l'euro devrait poursuivre son mouvement de réappréciation face au dollar compte tenu du rattrapage monétaire que doit opérer la BCE ".
Le gestionnaire défend " une préférence tactique pour les valeurs cycliques, essentiellement pour des questions de valorisation et de positionnement, et en raison du report de consommations vers les biens discrétionnaires que permet la baisse des dépenses contraintes liées à l'énergie "
Il ajoute une surpondération sur " les banques et l'automobile ", ainsi que sur " les secteurs pharmaceutique et utilities ", avec en revanche une " sous-exposition aux secteurs de la consommation de base, trop chèrement valorisés et à risque en termes de marge ".
Enfin, le contexte géopolitique renforce selon Mirova l'attrait pour les sociétés bénéficiant des plans de relance (énergies renouvelables, voitures électriques, recyclage et extraction de métaux rares, rénovation des bâtiments, efficacité énergétique, semi-conducteurs, etc.).
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