(AOF) - Boiron (-4,75% à 28,10 euros) affiche une des plus fortes baisses du marché SRD après avoir annoncé hier avoir soumis aux représentants du personnel, un projet de réorganisation en France de ses activités liées à "l'homéopathie à nom commun" (HNC). Il s’agit des médicaments sous forme de tubes et doses qui étaient jusqu'en 2020 principalement prescrits par les médecins et remboursés par l'Assurance Maladie. Le projet de restructuration entrainerait en France la suppression de 145 postes après les plus de 500 départs enregistrés en 2021.
Le laboratoire souligne que le déremboursement de l'homéopathie en France a entrainé une baisse majeure des ventes de l'HNC : les volumes ont été divisés par 3 en 5 ans, signifiant une baisse de plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cette décision a déjà nécessité une réorganisation très importante en 2021, et elle a entretemps continué d'engendrer des baisses supplémentaires de la prescription médicale et notamment des préparations magistrales.
Boiron a annoncé en septembre un recul de 4,8% de son chiffre d'affaires au premier semestre (-8,6% en France), sous l'effet de la baisse des ventes de médicaments homéopathiques à nom commun et des spécialités homéopathiques, notamment la gamme hiver.
Au moins onze sites impactés
Le projet de restructuration entrainerait en France la fermeture de 4 établissements de distribution à Clermont-Ferrand, Dijon, Reims et Sophia-Antipolis, la fermeture de 7 préparatoires au sein des établissements de distribution de Bordeaux, Marseille, Nancy, Nantes, Rennes, Toulouse, Tours, la suppression de 32 postes dans la visite médicale. Boiron note cependant la création de 8 postes au niveau du réseau pharmaceutique des Responsables du Développement de l'Homéopathie (RDH).
Le groupe proposera un ensemble de mesures d'accompagnement visant, notamment, à privilégier les départs volontaires et les mesures d'âge, avec des propositions de reclassement "quand cela est possible". Invest securities relève que "les économies générées par cette réorganisation n'ont pas été précisées".
Le groupe a confirmé fin 2023 son projet de retrait de la cote à l'issue de l'Offre Publique d'Achat Simplifiée (Opas) dont le calendrier sera déterminé par l'AMF.